Le drame des paysans de Kaédi : La famine menace

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L'Authentique - Cris d’alarmes et de détresse ! C’est la complainte lancée ce dimanche 5 février 2017 par les coopératives agricoles de Kaédi face à une campagne de contre saison compromise et une campagne rizicole 2017 menacée. Sous la houlette du Réseau des organisations nationales pour la sécurité alimentaire (ROSA), Oxfam et la Coopération espagnole, les paysans de Kaédi se sont lancés dans une campagne de plaidoyer et de sensibilisation sur les risques de famine qui planent dans leur région. C’est la substance des propos prononcés par Sarr Mamadou, Coordinateur de ROSA à l’entame d’une conférence de presse organisée hier, dimanche 5 février 2017 à Nouakchott. « Sans une prise de conscience des autorités, les pépinières rizicoles risquent de ne pas connaître une campagne cette année, mettant en péril la vie de centaines de ménages aussi bien à Kaédi que dans ses environs » a-t-il averti. Pour Sarr Mamadou, les paysans de Kaédi sont en détresse et appellent les autorités, mais aussi les cadres et les leaders politiques et sociaux à l’aide. « Il faut surtout une forte mobilisation des populations concernées pour faire prendre conscience aux autorités nationales sur le fait que la situation de l’agriculture vivrière de type familial sur laquelle repose la subsistance des ménages ne peut pas être mis sur le même pied d’égalité et de traitement que l’agriculture intensive de type business » a encore rappelé Sarr Mamadou. « Contrairement à l’idée répandue selon laquelle les paysans de Kaédi sont gâtés, cela fait plus d’une vingtaine d’années que la riziculture est en crise à Kaédi « a souligné pour sa part Baliou Coulibaly, un des représentants des paysans. Selon lui, « l’agriculture irriguée ne nourrit plus son homme en Mauritanie ». C’est surtout la vie de plus de 15.000 ménages qui serait aujourd’hui affectée, dans une région où les populations dépendent entièrement des 3.000 hectares des deux périmètres de Kaédi qui constituent leur unique source de revenus. A la racine du problème, le refus de la caisse de crédit agricole de libérer les fonds tant que les paysans ne s’acquitteront à 100% des crédits des campagnes précédentes. Samba Demba Niang, ancien directeur des PPG de Kaédi et ancien expert au CILSS de préciser que le président de la République qui avait donné cet ordre n’a pas été édifié sur le cas particulier des paysans de Kaédi qui exercent une agriculture de subsistance de type vivrière et communautaire. Pour Baliou Coulibaly, il est impensable de pénaliser toute une communauté quand cette dernière est parvenue malgré toutes les difficultés à s’acquitter de 95% des dettes pour le PPG 1 et à hauteur de 87% pour le PPG2. « Le montant des dettes pour les deux PPG est de 60 Millions d’UM. Pour le PPG2, il ne reste qu’un reliquat de 2 Millions d’UM à payer et à peu près le même montant pour le PPG1. Il est impensable de bloquer les paysans qui ont consenti des efforts énormes pour rembourser leurs dettes, parce qu’il reste 5 à 6% à payer » a affirmé Baliou Coulibaly. Les difficultés rencontrées par les paysans seraient dues à la chute des rendements dans les périmètres, le retard dans le lancement des campagnes et les spéculations sur les intrants. A cela s’ajouterait l’absence d’encadrement des paysans de la part de la Société nationale de développement rural (Sonader). En août 2016, les paysans et les 15.000 ménages de Kaédi ont été ainsi pénalisés par une caisse de crédit qui exigeait le remboursement intégral des crédits alors même que plus de 80% de ses fonds ont été remboursés. C’est ce que révèle une note distribuée à la presse en marge de la conférence de presse. Aujourd’hui, la famine frapperait aux portes de Kaédi, d’où l’appel lancinant lancé aux autorités nationales pour apporter une assistance alimentaire et pastorale d’urgence aux populations sinistrées de Kaédi, Djéwol, Ganki, Lexeiba, etc. Les populations réclament aussi le démarrage d’une campagne de contre-saison d’urgence avec des subventions qui prennent en compte l’aspect familial de ces exploitants rizicoles et enfin, une audience avec les hautes autorités du pays dans le but de faciliter la mise en œuvre de ces deux opérations. A.S :L'Authentique (Mauritanie)

Hodh Chargui : des éleveurs formés sur la production laitière et les bonnes pratiques d’hygiène [PhotoReportage]

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Ecodev - Ces ateliers sont organisés par l’ONG ECODEV en partenariat avec le ministère de l’élevage (délégation de l’élevage de Hodh Chargui), dans le cadre de la mise en œuvre du projet PROGRES Lait (Programme Régional chaine de valeur Lait et Energie Solaire) en Mauritanie. PROGRES-Lait est financé par l’Union européenne du Sénégal. Ce programme sous régional est exécuté au Sénégal et en Mauritanie, respectivement par Enda Energie et Ecodev. Ces ateliers de formation ont été organisés du 14 au 20 février 2017 ont permis de former plus de 40 éleveurs relais par zone. L’objectif est de développer les compétences des acteurs locaux de la filière lait notamment les éleveurs sur la production laitière et les bonnes pratiques d’Hygiène. Les thèmes abordés lors de l’atelier sont : - Les principales maladies qui affectent la production laitière - La maitrise des bonnes pratiques d’hygiène afin de minimiser les différents risques de contamination du lait au cours de la collecte du stockage et du transport. - Alimentation et abreuvement des vaches laitières - Les sources de contaminations du lait -transport du lait - le contrôle de la qualité du lait au centre de collecte Les deux formations ont été dispensées par un inspecteur de l’élevage avec les contributions de différentes inspections de l’élevage sur place. Les cérémonies d’ouverture officielle ont présidées par : le Hakem d’Amourj et le Maire de Timbédra. Ces ateliers de formation ont été marqués par des cours théoriques suivis d’exercices pratiques et des questions réponses. En effet, la dernière journée de chaque atelier a été consacrée à la pratique de la traite. Les éleveurs ont pu déceler les mauvaises pratiques qui font que, souvent une grande part du lait est renvoyée par les usines et les centres de collectes. A la fin de ces formations, tous les participants ont bénéficié d’une attestation de formation. Ce programme de formation vient compléter l’encadrement des éleveurs relais dans le processus de professionnalisation des producteurs de lait et le ravitaillement de l’usine du lait de Néma (SMPL) en lait de qualité. « Le PROGRES-Lait est un programme de développement de la chaine de valeur lait, qui met l’entreprenariat rural au cœur de sa démarche, en mettant à la disposition des acteurs notamment les femmes à la base, d’abord des plateformes énergétiques pour la conservation du lait et, ensuite une approche de Partenariat Public Privé à Vocation Communautaire comme instrument de développement du marché du lait. Le PROGRES-Lait vise à renforcer le pouvoir économique des éleveurs, à travers leur équipement en plateformes solaires de collecte décentralisées dans les différents bassins de production de lait. Le concept de plateformes combine à la fois les équipements de conservation alimentés à l’énergie solaire et des installations qui garantissent l’électrification des villages centres. Il permet dès lors la fourniture de services annexes tels que l’éclairage, la recharge téléphone, la mouture et la soudure, etc. Ainsi, un nouveau processus est engagé pour impulser une dynamique locale de création d’emplois et de richesse notamment pour les femmes. Par ailleurs, l’utilisation de ces plateformes d’énergies renouvelables contribue globalement à un développement sobre en carbone. Sa finalité est de professionnaliser le système de collecte du lait en créant de petites entreprises rurales pour stimuler l’économie rurale verte et ainsi apporter de réelles transformations économiques, sociales et environnementales. » Pour plus d’info : www.progreslait.com ou www.ecodev.mr -------- Source:ecodev

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