Comment la Cellule d’AGIR compte atteindre l’objectif de « faim zéro dans 20 ans » dans les pays du sahel et de l’Afrique de l’Ouest ?

Écrit par Eclairage le . Publié dans Sécurité alimentaire

L’alimentation fait partie des besoins primaires de l’individu. Dans certains pays africains, les populations ont toutes les difficultés du monde pour satisfaire ce besoin naturel et légitime. C’est dans ce sens que l’Alliance Globale pour la Résilience (AGIR) s’est fixée comme objectif principal d’éradiquer la faim et la malnutrition dans cette zone dans un délai de 20ans.

« Faim zéro dans 20 ans » en Afrique. C’est l’objectif que se sont fixé les pays du sahel. C’est lors d’une Réunion d’évaluation de conformité et de pertinence des Processus de Dialogues et Documents Provisoires PRP-Pays organisée, à Saly du 20 au 22 Octobre 2014, par la Cellule. En effet, trois pays du sahel (le Sénégal, le Benin et la Mauritanie) se sont retrouvés en conclave, pour plancher sur les démarches méthodologiques à mener pour éradiquer la faim en Afrique d’ici 20ans. A cette occasion, le Coordonnateur de la Cellule technique l’alliance Globale pour la Résilience (AGIR), Issa Martin Bikienga, n’a pas manqué de préciser que l’objectif global de ce programme est de « Réduire structurellement et de manière durable la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle en accompagnant la mise en œuvre des politiques sahéliennes et ouest-africaines ». Et dans ce processus, certains pays sont un peu plus en avance par rapport aux autres. Ainsi, cet atelier méthodologique a pour but d’aider certains pays qui impliqués dans l’alliance AGIR à conduire un dialogue inclusif pays. C’est ce qui permettra à chaque pays d’impliquer tous les acteurs intervenant dans la sécurité alimentaire de participer à la définition des RPR (priorités résilience pays). C’est à partir des ces RPR que l’alliance pourra déterminer les actions stratégiques pour éliminer complètement la faim avant l’échéance des 20ans. Donc cet atelier peut être vu comme une formation pour permettre aux différents points focaux présents de pouvoir mener un dialogue inclusif une fois de retour au pays déclare-t-il. Pour rappel cette alliance est née de la compréhension commune des Sahéliens et Ouest-africains et de leurs partenaires de la communauté internationale sur le caractère structurel et chronique des crises alimentaires et nutritionnelles affectant les moyens d’existence et la résilience des ménages vulnérables. Pour arriver à cet objectif, la Cellule compte s’appuyer sur quatre piliers, selon M. Bikienga. D’abord, il faudra améliorer la protection sociale des communautés et ménages vulnérables pour une sécurisation de leurs moyens d’existence. Ensuite, renforcer la nutrition des ménages vulnérables pour que dans chaque pays la nutrition ait l’attention qu’elle mérite. Le troisième pilier est l’amélioration durable de la productivité agricole et alimentaire, des revenus des plus vulnérables et de leur accès aux aliments.

Enfin le dernier pilier est le renforcement de la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Dans la foulée, Coordonnateur de la Cellule technique estime que si les pays du sahel et de l’Afrique de l’Ouest arrivent à atteindre ces 4 piliers qui sont aussi les objectifs spécifiques de l’alliance, la faim et la malnutrition seront définitivement éradiquées en Afrique dans les 20 ans à venir.

 

IDY NIANG

http://www.hubrural.org

Cent tonnes de dattes, don de l’Arabie saoudite à la Mauritanie

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Apanews - L’Arabie saoudite a fait don de 100 tonnes de dattes à la Mauritanie à une vingtaine de jours du début du mois du Ramadan, a-t-on constaté à Nouakchott

Ce don est offert par le Centre du roi Selmane pour les secours et travaux humanitaires en Arabie saoudite.

Il a été remis lundi dans la capitale mauritanienne par l’ambassadeur du Royaume à NouakchottHezzaa Ben Dhaoui Matiri, au commissaire adjoint à la sécurité alimentaire de MauritanieMohamed Ould Mohamed El Id Ould Khayar. 

Ces quantités de dattes seront distribuées aux populations les plus démunies dans les villages et zones rurales de toutes les régions du pays, a indiqué le commissaire

Ould Khayar a ajouté que ce geste est d’autant plus louable qu’il intervient à l’approche du mois du jeûne. 

Les Mauritaniens pratiquent massivement le jeûne du mois du Ramadan marqué généralement par une forte consommation de dattes. 

MOO/of/APA 

ONU : début d’opérations humanitaires dans les pays du Sahel

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L'organisation des nations unies et ses partenaires des organisations internationales non gouvernementales ont entamé la collecte d’un montant de 2,66 milliards de dollars afin de venir en aide aux populations de 8 pays du Sahel africain menacés par la famine. 

Les Nations Unies estiment qu’il s’agit là du minimum vital pour sauver les populations de ces pays, dont les besoins pour le retour à une situation humanitaire et nutritionnelle idéale, sont estimés pour cette année 2017 à 22 milliards de dollars. 

Elles estiment que la crise alimentaire dans le Sahel persistera tout au long de l’année 2017. 

Le coordinateur du système des nations unies pour les opérations humanitaires estime à 15 millions au moins le nombre de personnes menacées par le spectre de la faim dans les pays du Sahel. 

Les pays les plus affectés dans cette région sont le Tchad, le Niger, le Mali, le Cameroun, le Nigéria, le Burkina Faso, le Sénégal et la Mauritanie. 

Les nations unies travaillent à la reconstitution des réserves des aides alimentaires en faveur de ces pays et au retour de près de 5 millions de réfugiés qui ont du quitter leurs terroirs du fait des conditions de vie très difficiles ou les conséquences de la sécheresse. 

Les rapports des nations unies estiment que 11 millions de personnes dans les pays riverains  du lac Tchad ont besoin d’aides d’urgence depuis 2016 et qu’un million parmi ceux-ci laissent apparaître des signes évidents de malnutrition, particulièrement au Mali qui connaît de graves tensions politiques et économiques. 
  

Flambée des prix : De l’inefficacité d’Emel

Écrit par Eclairage le . Publié dans Sécurité alimentaire

Le Courrier du Nord - Dure, dure, de vivre – survivre plutôt – en Mauritanie aujourd’hui ! 

Chaque jour qui passe soumet les Mauritaniens à cette dure réalité : les prix flambent aujourd’hui comme ils ne l’ont jamais fait du temps de Maawiya, Ely ou Sidioca. Le kilogramme de sucre se négocie à près de 300 UM, le riz atteint sa vitesse de croisière, l’huile, le blé et les pâtes alimentaires sont au top.

Pire que tout cela, les légumes qu’on ramassait à la pelle au Marché marocain deviennent de plus en plus rares et les autorités s’ingénient à créer des taxes pour renflouer les caisses de l’Etat ! Une mesure qui entraîne une réaction en chaîne au niveau de tous les autres prix de consommation courante.

Et l’on nous parle, dans cette cacophonie des prix, du programme « Emel 2012 » qui, en 2017, n’est plus que chimères. Peut-être bien que les boutiques de la Sonimex vendent à prix réduit mais le « prix » à payer dissuade plus d’une mère de famille à aller chaque jour chercher sa ration quotidienne. Quatre à cinq heures à passer dans le rang, si l’on se lève tôt le matin (6 heures) pour être servi vers midi-treize heures ! Une mesure de « dissuasion » qui a poussé plus d’une mère à ne plus se rendre dans ces boutiques et à préférer aller au grill du commerçant du coin. Des boutiques « Emel » qui n’existent pratiquement plus.

C’est pour dire que la Mauritanie que les problèmes politiques, nés d’une incompatibilité d’humeur entre un Pouvoir qui ne veut rien entendre de son Opposition, n’ont pas réussi à ébranler, risque, si les autorités ne réagissent pas rapidement, est menacée par une instabilité sociale due à une hausse vertigineuse des prix. Un phénomène du reste récurrent en Mauritanie.

La seule consolation qu’avancent le pouvoir et ses applaudisseurs c’est que les marchés regorgent de produits de toutes sortes. Cela est vrai mais ils répondent, rarement, à ce que les économistes appellent la loi de l’offre et de la demande ! Un produit baisse-t-il quand il est proposé par tous ? Que non ! Son prix augmente-t-il quand il est rare sur le marché ? Que oui ! C’est là un premier paradoxe des marchés mauritaniens. 

Le libéralisme économique que le pays a adopté depuis le milieu des années 80 n’a pas réussi à briser la situation d’entente « illicite » entre les gros importateurs, d’une part, et les commerçants de détail, d’autre part. Dans tous les coins et recoins de Mauritanie, les prix sont inscrits dans une fourchette qui ne favorise pas la libre concurrence. Tous les commerçants proposent le même prix, à une ouguiya près. Acheter ou vendre, avec l’un ou l’autre, pour l’un ou l’autre, est du pareil au même !

Que l’un soit installé à la Capitale, nom usuel de Tevragh-Zeïna, au Ksar ou aux PK, les considérations de coûts (transport, loyer) n’entrent pas dans la formulation du bénéfice attendu. L’Etat n’a aucune emprise sur des commerçants qui n’en font qu’à leurs têtes. « Achète ou laisse » est leur credo, et quand on sait qu’il n’y a qu’eux, on est obligé de se soumettre ! Ne me parlez pas de la Sonimex (Société nationale d’importation et d’exportation dont le rôle initial, théorique, était de réguler le marché, et qui contribue plutôt à renforcer le pouvoir des commerçants sur les consommateurs ! 

Tant qu’elle continuera à vendre, en gros, aux « gros et grands » commerçants, elle ne jouera pas le rôle qui est le sien. C’est ce qui explique que la Sonimex n’est plus aujourd’hui un nom de l’usage commun des mauritaniens mais plutôt des agriculteurs qui veulent écouler leur paddy par son biais ou des commerçants qui s’appuient sur elle pour avoir des produits « bon » marché.

Sneiba Mohamed

Les droits fonciers en Afrique: un nouvel éclairage sur les institutions coutumières

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Afin de soutenir la lutte des femmes pour l'égalité, la nouvelle législation foncière en Afrique doit établir des mécanismes d'inclusion explicites et obligatoires

 

Zenebeworke Tadesse

Depuis la première tentative de consigner par écrit le droit foncier coutumier durant la période coloniale, une tension persiste en Afrique entre le désir de codifier ce droit en un ensemble de règles simples et facilement identifiables, et sa pratique qui ne cesse de changer et qui se fonde sur des traditions âprement contestées.

Le sens attribué localement aux notions de biens fonciers ou de ressources se comprend sans doute mieux lorsqu'il s'exprime par un ensemble de droits, et aucune codification foncière globale ne peut refléter la complexité et les incertitudes liées à cette compréhension. Il apparaît clairement que les régimes fonciers traditionnels  ne sont pas toujours facilement identifiables ou déterminés par consensus. Les lois élaborées reflètent donc souvent le pouvoir économique et politique relatif de groupes et d'individus dont les intérêts divergent.

Dans la plupart des pays africains, les droits fonciers des femmes, lorsqu'elles en ont,  sont peu nombreux et précaires. Lorsque les femmes bénéficient de droits fonciers spécifiques, une convergence de facteurs externes et internes menace cet acquis limité. Les longues crises économiques, les conflits armés et la pandémie du VIH/sida, qui se combinent de manière complexe à la croissance démographique et à la rareté des terres, forment le contexte des tentatives de création d'une économie de marché qui stimule un marché pour les droits fonciers. Le processus de démocratisation a lui-même contribué à intensifier les conflits liés à la terre, mais a aussi permis d'accorder une plus large place à la participation dans les débats sur les politiques. Chacun de ces processus a eu une profonde répercussion sur les relations hommes-femmes.

Remplacement ou adaptation?

Un grand nombre des études de la Banque mondiale portant sur l'agriculture africaine tendent à conclure que les principales contraintes à l'augmentation de la productivité proviennent des points faibles du régime foncier coutumier. Ces études préconisent généralement de s'orienter vers des formes de propriété individuelles établies sur le droit écrit. Une autre approche à la réforme foncière, appelée «politique d'adaptation», s'intéresse à des approches plus progressives pour transformer les régimes fonciers traditionnels. Un paradigme d'adaptation nécessite un environnement juridique et administratif propice aux changements évolutifs des lois coutumières, ce qui implique une claire reconnaissance de l'applicabilité légale et du caractère exécutoire des règles foncières coutumières.

En Tanzanie, la politique de remplacement a souvent eu des effets secondaires imprévus (dépossession des droits traditionnels des femmes à la terre, par exemple) et il est loin d'être évident de savoir comment le paradigme d'adaptation pourrait résoudre ce problème de droit foncier pour les femmes ou quel serait le type de mécanisme proposé pour régler les différents.

La politique agraire nationale adoptée en Tanzanie témoigne de l'ambivalence classique entourant les droits des femmes dans les réformes des régimes fonciers que l'on voit apparaître depuis peu. Cette politique déclare que les femmes ont le droit d'acquérir de la terre pour leur propre compte, par le biais non seulement d'un achat, mais aussi dans le cadre d'une attribution. L'héritage des terres appartenant au clan familial continuera toutefois d'être régi par les coutumes et les traditions, et la propriété foncière entre mari et femme ne sera pas soumise à la loi.

Outre les dispositions de la nouvelle et de l'ancienne réforme foncière qui continuent de défavoriser les femmes, un autre préjugé dont elles font l'objet émane des institutions chargées de régler les différends fonciers. En Tanzanie, le mécanisme de règlements des différends est connu sous le nom de Mbaraza ya wazee ya ardhi. Ce mécanisme est structuré de sorte que les conseils des anciens du village conservent la compétence principale pour arbitrer toutes les questions foncières, y compris les litiges relatifs à l'individualisation des droits fonciers. Les conseils des anciens établissent leurs propres procédures, à condition de suivre les principes d'impartialité et de loyauté. Ils  ne sont soumis à aucun code de procédure civile ou pénale ni au droit de la preuve, et ne sont pas tenus de répondre aux appels déposés par des avocats.

Depuis 1986, les femmes ougandaises ont obtenu gain de cause sur plusieurs fronts. La Constitution de 1995 stipule que les femmes ont droit à une égalité et à une protection juridique dans les activités politiques, économiques et culturelles. Grâce notamment aux efforts concertés du Caucus des femmes à l'Assemblée constituante, une clause a été aussi introduite dans la constitution pour interdire  «les lois, cultures, coutumes ou traditions qui portent atteinte à la dignité, au bien-être ou au statut des femmes». Dans le cadre d'initiatives parallèles, les femmes se sont vu confier des postes clés au sein de ministères, y compris de vice-présidentes, et 30% des sièges leur sont réservés au niveau du gouvernement local.

En outre, la nouvelle constitution annule et remplace la loi coutumière. En d'autres termes, les coutumes qui portent atteinte à la garantie de l'égalité doivent être théoriquement considérées inconstitutionnelles. Toutefois, étant donné qu'aucune réforme statutaire n'a été adoptée, les  dispositions constitutionnelles n'ont eu qu'un effet limité sur les tribunaux. La controverse déclenchée par la Loi de 1998 relative au régime foncier témoigne de l'inadéquation de ces dispositions à elles seules, et illustre pourquoi les clauses établies en vue de garantir l'égalité entre les deux sexes dans les nouvelles constitutions promulguées dans l'ensemble de l'Afrique durant les années 90 n'ont pas été efficaces.

Obstacles aux droits fonciers des femmes

Dans l'Afrique du Sud post-apartheid, le programme de la réforme juridique du régime foncier défini dans le Livre blanc sur la politique agraire publié en 1997 est l'élément central de la politique foncière nationale. Le Livre blanc précise que toutes les restrictions législatives qui empêchent les femmes de participer à la réforme foncière, notamment celles relatives à la réforme du mariage, aux droits à l'héritage et aux lois coutumières, doivent être abrogées lorsqu'elles font obstacle à leur droit de détenir des terres, et que des mécanismes doivent être établis pour assurer aux femmes une sécurité foncière, y compris la possibilité de faire enregistrer les biens acquis au titre de la réforme foncière au nom du ménage ou de ses membres individuels.

L'application de ces dispositions a été entravée de plusieurs manières. En premier lieu, il n'existe aucune directive pour identifier les bénéficiaires et garantir l'équité entre hommes et femmes. Un problème plus difficile concerne également la persistance des  pratiques coutumières, telles que celles qui interdisent aux veuves d'hériter de terres et aux femmes de posséder des terres et de s'exprimer en public. En conséquence, les femmes sont perçues comme une sorte d'extension du chef de famille de sexe masculin.

Afin de soutenir la lutte des femmes pour l'égalité, la nouvelle législation foncière en Afrique doit établir des mécanismes d'inclusion explicites et obligatoires. Dans un avenir prévisible, les seules mesures susceptibles d'être adoptées dans certains pays africains concernent les droits conjoints de propriété foncière et, comme en Éthiopie, le droit des femmes à posséder de la terre indépendamment de leur statut marital. Même ces réformes modestes, pour avoir un sens réel, nécessitent de réformer les lois relatives à la succession et au mariage, et de les faire exécuter.

Un large éventail de législations sur la parité hommes-femmes a été adopté dans de nombreux pays africains dans les années 90. Presque toutes sont cependant restées lettre morte, soit du fait de leur caractère litigieux, soit en raison de leurs coûts d'application non prévus dans les dépenses publiques - ce qui est plus grave. Les avantages que dégageront les femmes de ces réformes dépendent également de la sensibilisation aux questions de parité des acteurs chargés de l'administration des terres, ainsi que de la volonté des responsables d'introduire plus d'équité entre les sexes dans les politiques et les services agricoles (assistance technique, mutuelles de crédit et sociétés coopératives, par exemple). Les mesures visant à renforcer le pouvoir de négociation des femmes au sein du ménage et à leur assurer une solution de rechange en cas de dissolution de la famille sont la clé de voûte de transformations durables et de relations plus équitables entre les hommes et les femmes en Afrique.

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