L’ancien ministre Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna a été arrêté par la police dans la nuit du dimanche 18 mai, à son domicile de Nouakchott, quelques heures après le verdict en appel condamnant l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison ferme.
Ancien ministre de la Fonction publique et actuel président du parti Front du Changement, Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna est une figure politique étroitement liée à l’ex-chef de l’État. Son arrestation, opérée sans qu’aucun motif ne lui soit communiqué, suscite un tollé dans l’opinion publique et sur les réseaux sociaux.
Des sources proches ont indiqué qu’il a été interpellé à son domicile, dans la nuit, par des agents de police. Selon ses avocats, la perquisition et l’arrestation survenues après 22 heures constituent une violation manifeste de la loi, qui encadre strictement les horaires et les conditions d’intervention des forces de l’ordre dans les domiciles privés.
« Ce genre de procédure ne peut légalement avoir lieu qu’entre 6h et 22h, sauf dans le cadre d’un flagrant délit ou avec autorisation judiciaire spéciale, ce qui ne semble pas être le cas ici », a déclaré un membre de la défense.
L’ancien ministre, qui n’avait fait l’objet d’aucune convocation préalable, est depuis retenu dans un lieu non encore précisé officiellement. Son arrestation intervient dans un climat de tensions croissantes entre les autorités et les proches de l’ancien président Ould Abdel Aziz, récemment condamné pour enrichissement illicite.
De nombreux internautes et acteurs de la société civile dénoncent une dérive inquiétante du pouvoir vers des pratiques répressives. « Le dialogue et l’écoute sont les fondements d’une démocratie stable. Réprimer la parole et l’opposition ne peut que fragiliser le tissu social », a réagi un activiste sur les réseaux sociaux.
Pour l’heure, les autorités judiciaires n’ont pas communiqué les motifs de l’arrestation, alimentant ainsi les spéculations sur une instrumentalisation politique de la justice. Les avocats du ministre exigent sa libération immédiate ou, à défaut, le respect strict de ses droits fondamentaux.
Mohamed BNEIJARA