Euronews – Au Sahel, le désert gagne du terrain. Maisons et terres agricoles se retrouvent ensevelies sous les dunes. Pour ralentir l’avancée du sable, onze pays africains dont la Mauritanie se sont lancés dans un projet pharaonique : la Grande muraille verte.
L’idée : planter des végétaux en masse sur près de 8 000 km de long entre le Sénégal à l’Ouest et Djibouti à l’Est. Problème, la hausse des températures et la rareté des pluies liées au changement climatique ont provoqué la mort de millions d’arbres en Mauritanie.
Pour assurer la survie de la flore locale, des puits et des systèmes d’irrigation alimentés par des panneaux solaires ont été installés. Salem, un habitant de Chinguetti, souligne l’importance de ces installations.
« Depuis 2018, la pluie est devenue très rare, et depuis, les gens utilisent des pompes dans les palmeraies. C’est grâce à cette méthode que nous avons pu les protéger. Les gens ont besoin d’aide en période de sécheresse. Avec ces pompes solaires, nous avons pu mettre l’eau à la disposition de tous. Les gens ont vraiment besoin que la pluie tombe, mais peut-être n’a-t-elle pas reçu l’ordre de tomber », explique-t-il.
Le projet porte également une forte dimension sociale affirme la ministre mauritanienne de l’Environnement et du développement durable, Marieme Bekaye : « ce qu’il faut bien comprendre à propos du programme de la Grande muraille verte c’est que c’est un programme de développement rural intégré qui combine à la fois les objectifs de préservation de l’environnement, et les objectifs de mise en place de pôles ruraux de développement, afin de pouvoir améliorer les conditions de vie des populations rurales et notamment des populations les plus vulnérables. »
Le gouvernement mauritanien propose également des cours aux populations pour apprendre à faire pousser des plantes et des aliments en s’adaptant aux contraintes du changement climatique.
Reste que quinze ans après son lancement, seulement 4% du territoire concerné par le programme ont été restauré et 42 milliards de dollars sont encore nécessaires pour parachever l’ambitieux projet.
Par Euronews avec AP