La Mauritanie gagnerait à encourager une opposition structurée, responsable et patriote, capable de défendre les intérêts de la nation. À l’inverse, le désordre qui règne aujourd’hui sur les réseaux sociaux ne profite qu’aux rumeurs et aux intoxications, alimentant les divisions et menaçant la paix et la cohésion d’un peuple innocent.
Le pays fait face à de nombreux défis, dont deux méritent une attention particulière.
D’abord, la jeunesse, qui représente plus de 60 % de la population. Les politiques publiques en matière d’éducation, d’accès à l’emploi, de participation politique et de nomination restent très insuffisantes. Face à ce signal rouge, l’État semble préférer détourner le regard plutôt que d’engager un dialogue direct, franc et sans filtre avec cette frange essentielle de la population. Le fossé générationnel entre les jeunes et les décideurs ne cesse ainsi de se creuser.
Ensuite, la sécurité alimentaire. La Mauritanie importe aujourd’hui plus de 70 % de ses besoins alimentaires. Ce secteur vital requiert une véritable politique d’accès au foncier, de financement, d’encadrement et de recherche afin de disposer de semences adaptées aux changements climatiques.
Enfin, il ne suffit pas de construire des écoles, des hôpitaux ou des barrages si l’investissement dans les ressources humaines reste marginal. Sans formation, suivi et évaluation, ces infrastructures deviennent souvent des éléphants blancs dont la finalité se limite à décaisser des fonds et à donner l’illusion d’une bonne gouvernance.
Mohamed BNEIJARA