La Dépêche – Durant deux jours, les participants à l’atelier sur l’implication de la société civile contre l’insécurité maritime en Mauritanie ont fait le tour de la question en vue d’en relever le défi. Une panoplie de recommandations tente de fixer les contours de la question et surtout comment contribuer à pallier au risque des activités gazières et pétrolières offshore.

L’hôtel «Mauricentre » a abrité, du 22 au 23 août 2023, l’atelier sur l’implication de la société civile contre l’insécurité maritime en Mauritanie. Une rencontre sur la pertinence de laquelle s’accordent les différents participants en raison de l’effervescence de l’activité gazière et pétrolière en offshore dans le pays.

Vingt-cinq personnes, issues principalement des organisations de la société civile du secteur maritime, y compris les associations de pêcheurs et de transformateurs de poisson, ainsi que celles impliquées dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée, se sont donc penchées sur les meilleurs moyens d’impliquer la société civile aux efforts de lutte contre l’insécurité maritime.

Sensibiliser à tout prix

L’atelier est organisé par la FNP/Pêche artisanale en collaboration avec le projet Appui à la sécurité maritime intégrée de l’Afrique de l’Ouest (SWAIMS), mais aussi grâce au soutien de l’Union Européenne et du gouvernement mauritanien.

Les principaux objectifs assignés à cette première rencontre en Mauritanie portaient sur la sensibilisation à la lutte contre l’insécurité maritime, sur ses conséquences économiques, sociales, environnementales et transnationales, y compris la pêche INN; sur les risques inhérents à l’exploitation et du transport du gaz, sur les solutions envisageables.

Quatre communications ont été présentées durant ces deux jours pour faire le tour des questions liées à la contribution de la société civile aux activités de lutte contre l’insécurité maritime. La première a porté sur les économies de l’Afrique de l’Ouest et du Centre face aux défis de l’insécurité maritime présentée par le Colonel Barthelémy Blédé, expert SWAIMS.

L’expert mettra en exergue la « menace maritime multiforme » qui accompagne, le développement des échanges des matières premières par voie maritime avant de s’attaquer, dans une seconde présentation, aux enjeux de la pêche INN dans la sous-région africaine exhortant à une grande mobilisation internationale pour y faire face.

Pour une surveillance participative

La troisième communication a été présentée, par le président de la FNP/Pêche artisanle de Mauritanie, Sid’Ahmed Abeid et évoquait le rôle de la société civile dans la sécurisation des eaux mauritaniennes.

Le président Abeid a d’abord brossé un tableau de la situation de la pêche artisanale et sur son rôle dans le développement économique et social du pays avant de rappeler les exigences de prévention sécuritaire à travers « l’information et la sensibilisation, la fourniture d’équipements de sécurité adaptés et abordables, et la formation des pêcheurs » pour éviter les accidents en mer.

Il s’est également favorable à une surveillance participative des activités pétrolières et gazières en haute mer par l’implication de la société civile. Une quatrième communication, présentée par SIDI Mohamed Ould Mohamed Cheikh, s’est enfin intéressée aux conséquences des activités gazières et pétrolières sur la sécurité et la sûreté maritimes et sur le milieu marin.

L’expert a exhorté à prendre des mesures idoines pour le renforcement de la sécurité maritime surtout au niveau de la pêche artisanale, l’acquisition des équipements de la lutte contre les pollutions marine » afin de faire face à « l’impact négatif de l’exploitation des activités pétrolières et gazières ».

A noter qu’à l’issue de ces présentations et leur discussion, les participants scindés en deux groupes ont émis des recommandations provisoires dans le sens de la bonne contribution du sous-secteur aux activités de sécurité maritime.

Notons que la cérémonie d’ouverture a eu lieu sous la présidence de M. Mohamed Yeslim Mohamed Elhacen, Directeur Général Adjoint de l’Agence Mauritanienne des Affaires Maritimes –AMAM, représentant le Ministre des Pêches et de l’Économie Maritime, a insisté sur l’importance de la tenue de cet atelier et mis en exergue l’approche de sécurité intégrée en Afrique de l’Ouest notamment.

De son côté, JM DEWERPE ALVARO, Premier Conseiller, Chef de Coopération, à la Délégation de l’Union européenne en Mauritanie, a exprimé la volonté de l’Union européenne à continuer de soutenir les efforts déployés par les États de l’Afrique de l’Ouest et du Centre en matière de sécurité en général et de sécurité maritime en particulier.

Le Colonel Abdourahmane Dieng, PhD, Chef de la Division Sécurité Régionale de la Commission de la CEDEAO, quant à lui, se félicitant de l’initiative du projet SWAIMS pour la pertinence du thème choisi, a exhorté les participants à s’approprier le contenu de l’atelier et mis en garde la Mauritanie contre les menaces maritimes qui pourraient peser sur son économie avec le début d’exploitation des gisements de gaz offshore, « Grand Tortue Ahmeyim ».

Compte rendu

JD

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