La déclaration faite ce soir par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani confirme une fois de plus sa bonne volonté, sa probité et son engagement sincère à lutter contre la gabegie et les dérives de la gestion publique. Cette posture courageuse, à la veille de sa visite dans le Trarza, prouve que le Chef de l’État reste déterminé à restaurer la confiance et à imposer une gouvernance responsable au service des citoyens.
Cependant, cette bataille ne peut être gagnée par la seule volonté présidentielle. Tant que les acteurs civils, les cadres, les religieux, et les autorités administratives ne s’approprieront pas cette lutte, les efforts du Président risquent d’être fragilisés. La réalité sur le terrain montre un contraste frappant : les forces militaires, connues pour leur discipline, respectent les instructions et exécutent les directives sans tergiverser, tandis que beaucoup d’autorités civiles affichent une indifférence inquiétante, traduisant un manque d’engagement et de sens du devoir.
Ce déséquilibre met en lumière la nécessité d’un suivi rigoureux, d’un contrôle permanent, et surtout d’une triangulation des informations fournies par les services civils, afin de garantir la fiabilité des rapports et la transparence dans l’action publique. Trop souvent, des données incomplètes ou biaisées remontent aux plus hautes autorités, faussant la perception des réalités locales et retardant la mise en œuvre des solutions.
Dans un contexte où la population exprime une lassitude face à l’inefficacité et au manque de résultats, la communication gouvernementale reste faible, laissant place à une campagne de dénigrement du pouvoir. Certains cadres, au lieu d’appuyer la vision présidentielle, semblent davantage préoccupés par leurs intérêts personnels que par le sort des citoyens.
Le Président, fidèle à sa probité et à sa conscience nationale, ne ménage aucun effort pour instaurer une culture de transparence et de responsabilité. Mais pour que cette ambition devienne réalité, il doit être soutenu par un appareil administratif réactif, discipliné et loyal.
La lutte contre la gabegie ne doit plus être l’affaire d’un homme, mais celle d’un État tout entier. C’est à ce prix que la Mauritanie retrouvera la confiance de ses citoyens et construira un avenir à la hauteur de la vision du Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Mohamed BNEIJARA