Dieynaba N’Diom – Je pense qu’il est important de tamiser, de regarder à la loupe nos choix, les choix ; ceux qui sont censés nous représenter dans les communes mais surtout à l’assemblée nationale.
Il ne s’agit pas de voter un tel ou un tel parce que c’est mon frère, ma soeur, ma belle-mère ou mon beau-père, je pense que c’est au-delà de toutes ces considérations.
Car c’est l’ensemble de nos choix qui donne la composition de l’hémicycle, même si je ne crois pas du tout à l’indépendance de la CENI, mais faisons les devoirs qui nous incombent (participer, s’inscrire, voter… ), il restera à la CENI de faire sa part. Cette période est la période « dorée » des partis, des formations politiques, etc. mais aussi c’est la période la plus trouble et la plus malsaine.
On assiste à beaucoup de candidatures à telle enseigne que j’ai même peur qu’il ne reste plus personne pour voter. Cependant dans l’exercice, il nous faut imposer un cadre sérieux de débat, sur les ambitions et engagements des uns et des autres.
Car les élections c’est normalement la période ou les idéologies doivent jaillirent à travers les programmes, c’est le moment du bilan pour les candidats sortants qui veulent briguer un autre mandat.
Donc n’acceptons pas que cela se réduise à du simple folklore, ni au culte de la personnalité, Imposons les idées, imposons les programmes, imposant le débat, discutons les bilans.
Nous avons assisté pourtant, à nos risques et périls, au vote de la loi sur l’arabisation complète du système éducatif de la Mauritanie, c’est juste un exemple que je donne car c’est la loi la plus débattue, la plus médiatisée (réseaux sociaux), la plus discutée de ces cinq dernières années. Je peux aussi donner l’exemple du projet de loi sur les violences faites aux femmes et aux filles.
Nous devons nous rappeler quelles ont été les positions de ceux et celles que nous avons élus à la législature précédente face à ces grands choix qui nous concernent tous. Si un rappel est nécessaire, prenons l’exemple du vote de la loi de l’arabisation, il y avait plusieurs catégories :
– Ceux qui sont au compte du système, qui ne sont là que pour enregistrer tout ce que le gouvernement propose, fût-ce contre l’intérêt commun, ce sont ces centaines de personne à l’assemblée, à qui le peuple a donné ses voix, au nom d’un lien de parenté, tout en sachant qu’ils ne seront là que pour accentuer le fossé de l’exclusion et de la discrimination. Ils ne sont là que pour leurs petits privilèges.
– Il y a aussi la catégorie de ceux qu’on croyait être nos Messi et Cristiano, mais qui se sont inscrits aux abonnés absents lors des votes importants. Faut croire que se dérober est aussi un signal de courage chez certains. Je rappelle qu’il y avait eu 94 députés absents sur les 157 que compte l’assemblée.
Sans oublier ceux qui n’ont pas saisi l’importance du OUI ou du NON, qui ont ainsi usé du NEUTRE comme une meilleure manière de se dérober dans l’optique de préserver son électorat. – PUIS, il y a eu trois personnes, je dis bien (3) personnes, qui ont dit NON à ce massacre.
Cet exemple doit donner matière à réfléchir à chacun d’entre nous sur ces choix. La députation, comme toute autre fonction élective, ne doit pas être que pour la fiche budgétaire. Cela doit aussi, et surtout, refléter les engagements. Débattons.
Dieynaba Ndiom