Les Mauritaniens sentent poindre une ère nouvelle d’espoir après les mesures audacieuses prises par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans son engagement ferme contre la gabegie, ainsi que celles, non moins importantes, initiées par le nouveau Directeur général de la Sûreté nationale.
Ces deux décisions traduisent une vision claire : le territoire appartient à tous, et le peuple demeure l’objectif premier. Ceux qui sont chargés de le protéger doivent le faire dans la dignité, non dans l’humiliation. De même, ceux qui ont la responsabilité de fournir des services publics doivent s’en acquitter avec respect et équité, sans aucune distinction de couleur, de région ou d’origine.
Nous devons désormais transcender les divisions ethniques et rejeter toute instrumentalisation de nos différences à des fins politiques. Notre avenir dépend de notre capacité à avancer ensemble, dans l’unité et la solidarité nationale.
Il est également temps de promouvoir plus de tolérance entre nous, entre pouvoir et opposition, entre État et société civile. Les défenseurs des droits de l’homme et les acteurs politiques doivent être considérés comme des citoyens à part entière, acceptés et écoutés, et non rejetés. C’est ensemble, dans le respect mutuel, que nous atteindrons notre destination commune : le bien-être de tous les Mauritaniens.
Cependant, cet enthousiasme national et cet espoir doivent être maintenus par des actions concrètes, afin qu’ils ne soient pas un acte isolé qui s’efface avec le temps pour nous ramener à la case départ. Ils doivent être consolidés par des réformes visibles et continues, notamment dans les relations entre l’administration et les citoyens, entre les forces de sécurité et la population, et entre l’État et ses partenaires sociaux et économiques.
Le Premier ministre Moctar Ould Diay doit, à ce titre, instruire l’ensemble de ses ministres à renforcer la coopération et à travailler à la mise à niveau de leurs départements, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Ces domaines essentiels doivent, à l’instar du ministère de la Justice, chercher à fédérer avec d’autres pays pour construire des complémentarités gagnant-gagnant.
Feu Horma Ould Babana avait introduit l’IRM en Mauritanie — un symbole d’ouverture et de progrès médical. Aujourd’hui, l’actuel ministre de la Santé doit aller plus loin en introduisant les laboratoires de nouvelle génération, capables de réaliser des analyses de haut niveau et de hisser notre système de santé aux standards internationaux.
Nous devons aussi sortir de la logique de gestion d’épicerie, où l’on se contente de dire : « Nous avons investi tant de milliards ». Le peuple ne cherche pas des chiffres, il attend des résultats visibles dans sa vie quotidienne : des écoles qui forment, des hôpitaux qui soignent, des routes qui relient et des institutions qui protègent.
Nous aspirons à une Mauritanie plurielle, ouverte et juste, au service de tous ses enfants. Pour y parvenir, nous devons nous inspirer des autres nations, tirer profit de leurs expériences en matière de santé, d’éducation et de transport, et investir davantage dans nos ressources humaines. Les compétences nationales doivent être valorisées et libérées du clientélisme et des nominations fondées sur le sentiment.
Dans un monde désormais connecté numériquement, routièrement et aériennement, il est temps de reconnaître que nous devons être comme les autres — ou mieux qu’eux.
Nous avons besoin d’un pouvoir qui protège, éduque, aide et applique les lois — ces lois qui sont les règles communes qui nous unissent. Enfin, une grande importance doit être accordée aux institutions constitutionnelles, afin qu’elles disposent des moyens nécessaires pour jouer pleinement leur rôle dans l’intérêt général du pays.
Mohamed BNEIJARA