Depuis sa nomination, le gouvernement de Moctar Ould Diaye a suscité de fortes attentes de changement chez les citoyens. Cependant, la réalité actuelle est marquée par un profond désenchantement. Les retards dans la mise en œuvre des réformes et les dysfonctionnements persistants dans des secteurs critiques tels que l’électricité, l’eau et la santé alimentent ce sentiment de frustration. Les promesses de progrès semblent s’éloigner, laissant les habitants sur leur faim.
À l’annonce de la nomination de Moctar Ould Diaye, de nombreux Mauritaniens avaient placé en lui de grands espoirs de transformation et de progrès. Pourtant, cette attente s’est peu à peu transformée en désillusion. Les citoyens ne constatent aucun changement notable, en particulier dans les services publics essentiels, ce qui engendre un sentiment d’abandon et d’impuissance.
La Société Mauritanienne d’Électricité (SOMELEC), en charge du monopole de la distribution de l’électricité, a du mal à satisfaire les besoins croissants de la population. Le recours à des techniciens sénégalais pour le remplacement des compteurs met en lumière l’incapacité de l’État à gérer ses propres ressources sans avoir à recourir à des solutions étrangères. Cette situation pose des questions cruciales sur la gestion des ressources énergétiques et souligne l’urgence pour l’État de reprendre le contrôle des destinées du pays.
La situation n’est guère meilleure du côté de la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE), où les habitants du Hodh subissent régulièrement des coupures d’approvisionnement, parfois pendant plusieurs semaines. L’exemple d’Adel Bagrou illustre de manière frappante l’urgence d’une réforme dans la gestion de l’eau. À Nouakchott, la lourdeur bureaucratique et le manque d’investissement dans les compétences techniques aggravent la crise, tout en nourrissant la corruption, au détriment des citoyens.
Dans le secteur de la santé, malgré le respect dont bénéficie le ministre en tant que professionnel, ses efforts semblent souvent vains face à une gouvernance chaotique. Les citoyens lui reprochent son incapacité à mobiliser efficacement les ressources, se contentant souvent de réunions destinées à sensibiliser sur les problèmes de gaspillage au sein des hôpitaux et des écoles. Les réseaux sociaux regorgent de critiques à l’encontre de ministres qui semblent déconnectés des réalités du terrain et qui peinent à impulser de réelles réformes.
Cette accumulation de problèmes nourrit un climat de méfiance entre le nouveau gouvernement et les citoyens. Les inquiétudes quant à la capacité de Moctar Ould Diaye à faire avancer son mandat se multiplient. Des appels en faveur d’une communication transparente, voire à une démission, émergent, dans l’espoir de sauver le second mandat de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Par ailleurs, les dossiers de corruption, de gaspillage et de trafic de drogues viennent encore entacher l’image d’un gouvernement déjà fragilisé.
Alors que l’espoir d’un changement significatif s’amenuise, il est essentiel pour le gouvernement de Moctar Ould Diaye de réagir face à cette situation préoccupante. Il est impératif de rétablir une dynamique de confiance entre les dirigeants et les citoyens, sans quoi la situation risque de se dégrader encore davantage. Les Mauritaniens aspirent à des actions concrètes et à des résultats tangibles pour nourrir leurs espoirs d’un avenir meilleur.
Mohamed Moustapha