Depuis sa nomination à la tête du ministère de l’Environnement et du Développement Durable, Messouda Mint Mohamed Laghdhaf a initié un changement notable, tant sur le plan national qu’international. Son engagement à renforcer la représentation de la Mauritanie au sein des instances environnementales internationales est clair. Parallèlement, elle soutient une approche décentralisée, incitant ainsi les communautés locales à s’investir activement dans la protection de leur environnement. Afin d’assurer l’efficacité de ces initiatives, un suivi régulier des services de son ministère est crucial, en mettant l’accent sur une présence active auprès des ressources naturelles, plutôt que de se limiter à des visites sporadiques visant uniquement la collecte de petites amendes. Le Gorgol se présente comme un exemple emblématique de cette transformation.

L’action menée par les services de Messouda Mint Mohamed Laghdhaf à Elatf, dans la région du Gorgol, illustre de manière exemplaire que des progrès concrets sont possibles avec une volonté politique affirmée. Cette intervention a engendré un véritable élan de soutien parmi les populations locales, démontrant ainsi que l’État est à la fois présent et capable d’assurer le respect de ses lois en matière de protection de l’environnement.

La Mauritanie est confrontée à une exploitation abusive de ses ressources naturelles, entraînant une dégradation alarmante de son environnement. Cette situation menace non seulement les populations et leur cheptel, mais aussi les générations futures. Parmi les effets visibles de cette dégradation, on note :

  • La perte du couvert végétal et la diminution de la régénération des espèces.
  • L’érosion hydrique et éolienne.
  • La perte des eaux de surface et la baisse du niveau de la nappe phréatique.
  • Le tarissement des points d’eau.
  • Le ravinement et l’ensablement.
  • La dégradation des terres agricoles et des pâturages.
  • La raréfaction du bois.
  • L’érosion de la base productive agro-sylvo-pastorale.
  • La compromission des mesures de lutte contre la pauvreté.

El Atf, qui dépend administrativement de la Wilaya du Gorgol, s’étend sur une superficie de 5 850 hectares, autrefois caractérisée par la richesse de ses ressources. On y trouvait trois oueds : M’Begou, El Erg et Lemreiveg, ainsi que trois zones humides d’importance, appelées Tamourets : Zgarir, El Haddad et Tamouret Sara. La végétation y était d’une grande diversité, avec toutes les espèces arborées et herbacées typiques des milieux soudano-sahéliens. La faune, quant à elle, était également riche, abritant une variété d’oiseaux et de mammifères.

Aujourd’hui, il est crucial de contribuer à l’amélioration de la surveillance du milieu naturel. En protégeant cette réserve, le département pourra également améliorer les conditions de vie des populations riveraines, tout en veillant à limiter les impacts négatifs qu’elles pourraient avoir sur un environnement déjà sévèrement dégradé.

À Elatf, l’équipe du ministère de l’Environnement s’illustre par un travail exemplaire, caractérisé par une présence active et une réelle volonté de transformation. L’objectif ne se limite pas à sanctionner les usagers responsables de la destruction – qu’il s’agisse de charbonniers, de chasseurs ou de bergers – par le biais d’amendes, mais vise plutôt à opérer un changement profond de leurs comportements. L’équipe du ministère est constamment présente dans cette réserve, essentielle à notre faune et flore, qui reçoit désormais une attention particulière. Cela constitue une véritable innovation dans la gouvernance environnementale en Mauritanie.

Grâce à cette approche proactive, les armes et les haches ont disparu du territoire. Les équipes sur le terrain œuvrent activement à établir un dialogue avec les charbonniers, les bergers et les cueilleurs. Les populations locales commencent à prendre conscience de l’importance de la protection de leur environnement et s’engagent de plus en plus dans cette dynamique. Elles participent désormais à la dénonciation des infractions et sollicitent l’intervention des agents forestiers en cas de violation des règles environnementales.

Cette approche proactive et de proximité a permis de distinguer le département de l’Environnement, dont la présence aux côtés des populations est désormais une réalité palpable. La délégation du Gorgol mérite d’être félicitée pour son engagement exemplaire. Il est crucial que les autres délégations s’inspirent de cet exemple et s’investissent pleinement dans la préservation de l’environnement mauritanien.

En conclusion, ce travail remarquable, ancré dans la réalité du terrain, représente un tournant décisif dans la lutte contre la dégradation environnementale en Mauritanie. Éloigné des discours bureaucratiques et politiques, il repose sur des faits tangibles. En renforçant la présence des services techniques sur le terrain et en impliquant activement les communautés locales, le pays se dirige vers des stratégies innovantes. Cela pourrait contribuer à préserver ses précieuses ressources naturelles pour les générations futures. Néanmoins, cet élan nécessite un soutien constant de la part de tous les acteurs concernés pour garantir la pérennité de ces initiatives.

Mohamed BNEIJARA

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