Banque Mondiale – Le rapport national sur le climat et le développement (CCDR, en anglais), récemment publié par le Groupe de la Banque mondiale pour les pays du G5 Sahel, estime que jusqu’à 13,5 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté dans la sous-région d’ici 2050, du fait des chocs liés au changement climatique, si des mesures urgentes en matière d’adaptation ne sont pas mises en place.
Dans ce contexte et en vue de la 27ème conférence annuelle de l’ONU sur le climat qui aura bientôt lieu à Sharm El-Sheik, une table ronde a été organisée par la Banque mondiale à Nouakchott ce jeudi 27 octobre, présidée par M. Ahmed Zein, Chargé de Mission au ministère de l’Environnement et du Développement Durable, afin de présenter les principales recommandations du rapport avec un focus sur le Mauritanie.
Les résultats clés du rapport illustrant l’impact du changement climatique sur la croissance économique et la pauvreté en Mauritanie ont été présentés. D’autre part, la crise actuelle de l’insécurité alimentaire a également été abordée, due à la faible production alimentaire liée aux chocs climatiques qui ont confronté le pays et l’ensemble de la région à une hausse des prix des denrées alimentaires.
Paul Kriss, Spécialiste principal des questions urbaines et Ellysar Baroudy, Spécialiste principale en gestion des ressources naturelles ont représenté l’ensemble des auteurs du rapport et ont mis en lumière des chiffres clés démontrant l’importance du renforcement des capacités et de l’intégration des mesures d’adaptations : « D’ici 2050, le PIB annuel de la Mauritanie pourrait être réduit de 5 à 10% compte tenu des impacts du changement climatique sans la mise en place de mesures d’adaptation adéquates ».
Pour la Mauritanie, trois canaux trois canaux d’impact principaux ont été identifiés : (1) les pertes dues à la baisse de la productivité du travail en raison du stress thermique, (2) les dommages aux routes et aux ponts et (3) l’élévation du niveau de la mer.
Les principales recommandations du rapport ont ensuite été énumérées, basées notamment sur la nécessité d’une intégration conjointe des actions climatiques à la fois dans les principaux ministères mais aussi en diversifiant les parties prenantes au-delà du gouvernement pour la mise en œuvre.
D’autres recommandations de politiques pour étendre les acquis en matière de développement et d’adaptation figurent dans le rapport dans des domaines ou secteurs spécifiques : les institutions, le financement climatique et l’atténuation des risques, l’énergie et la gestion des paysages et les villes notamment.
Pour conclure, l’ensemble des partenaires, représentants du gouvernement, les ONG, la société civile et l’ensemble des participants ont été invité à prendre la parole pour une échange fructueux autour de l’urgence et la réalité de la situation climatique au Sahel.
Pour rappel, les rapports nationaux sur le climat et le développement alimenteront également d’autres diagnostics essentiels du Groupe de la Banque mondiale, les engagements et opérations avec les pays, et ils aideront à attirer les financements publics et issus des marchés, au profit de l’impact de l’action climatique.
Nouakchott, 27 octobre 2022
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