Alors que le gouvernement de Moctar Ould Diaye met l’accent sur la souveraineté alimentaire, la campagne pluviale de cette année rencontre des obstacles majeurs. Le retard dans l’installation des pluies, ainsi qu’une répartition inégale des précipitations pendant la saison des pluies, ont considérablement réduit les surfaces cultivées. De surcroît, des inondations survenues dans la vallée du fleuve Sénégal ont exacerbé la situation, entraînant une chute significative des rendements agricole.
Ces conditions ont entraîné un épuisement rapide des stocks dans les régions affectées, soulignant ainsi l’urgence d’une préparation adéquate pour la campagne de contre-saison.
La situation actuelle suscite de vives inquiétudes. Le pays dépend à plus de 60 % de ses besoins alimentaires des importations, et le taux d’insécurité alimentaire et nutritionnelle est alarmant. Dans ce contexte, il est crucial de mobiliser les ressources nécessaires pour assurer une préparation rapide de la campagne de contre-saison, qui doit débuter dès octobre pour les cultures maraîchères et s’étendre de janvier à mars pour d’autres types de cultures.
Le niveau moyen des retenues d’eau, telles que les mares et les lacs de décrue, ainsi que le volume de crue sur les cours d’eau, sont des indicateurs essentiels pour évaluer les perspectives de production agricole. Il est primordial d’analyser les réserves d’eau disponibles, car cette analyse permettra de définir les opportunités d’irrigation et d’assurer une gestion optimale des ressources hydriques. Par ailleurs, il est nécessaire d’installer des systèmes d’irrigation efficaces dans les zones agricoles afin de maximiser l’utilisation de l’eau disponible.
La sensibilisation et la formation des agriculteurs sur les cultures adaptées à la contre-saison sont essentielles. Il est impératif d’organiser des ateliers de formation axés sur les meilleures pratiques culturales, l’utilisation adéquate des intrants agricoles et la gestion efficace de l’eau. De plus, il est crucial de favoriser l’adoption de variétés résistantes, en mettant en avant des semences adaptées aux conditions climatiques spécifiques de cette période.
Pour garantir le succès de la campagne de contre-saison, un accès rapide et facile aux intrants agricoles est indispensable. Il est essentiel de simplifier l’approvisionnement en semences et en engrais afin d’assurer la disponibilité de produits de qualité, en particulier pour les cultures maraîchères. De plus, la mise en place de subventions pourrait soutenir financièrement les agriculteurs dans l’acquisition de ces intrants.
La préparation rapide de la campagne agricole de contre-saison est à la fois une nécessité et une urgence pour la Mauritanie. En optimisant la gestion de l’eau, en mobilisant les agriculteurs et en garantissant l’accès aux ressources essentielles, le pays peut espérer atténuer les impacts de la crise alimentaire actuelle.
L’engagement du gouvernement, notamment du ministère de l’Agriculture et de TAAZOUR, en partenariat avec les régions, les communes, les ONG et les communautés agricoles, est fondamental pour relever ce défi crucial et avancer vers une véritable souveraineté alimentaire.
Mohamed Moustapha