Le Président de la République ne cesse d’inciter le Gouvernement à plus d’engagement pour répondre aux besoins des citoyens. Ces différents appels interviennent dans une conjoncture où tous les paramètres de déstabilisation sont réunis : instabilité économique, crises sociales, perturbations climatiques, terrorisme, trafics de toutes sortes, faiblesse des systèmes de production, difficultés d’accès aux services sociaux de base, conflits sociaux. A cela s’ajoutent la montée de l’insécurité alimentaire et des prix des denrées alimentaires.
Ces différents facteurs communs à tous les pays du monde perturbent leur équilibre déjà fragilisée et annule les chances de progrès.
Néanmoins, depuis son avènement au pouvoir et conscient de ce qui précède, Son Excellence, Monsieur Mohamed Cheikh GAZAWANI a entrepris plusieurs actions, parmi lesquelles la consolidation de la sécurité, l’ouverture aux partis d’opposition, l’instauration d’un échange régulier avec toutes les parties prenantes…
Pour rappel le Président de la République avait déclaré dans ses engagements : «La Mauritanie riche de sa diversité culturelle est déterminée à dépasser les survivances de traditions et coutumes ancestrales dont certaines sont en contradiction avec les progrès universels en matière de droits humains. Un élan sincère de concorde, de fraternité et d’acceptation de l’autre est nécessaire pour assurer une cohésion nationale où l’apport de chacun sera un enrichissement collectif. Une action d’envergure doit vite être engagée pour éradiquer définitivement les séquelles de l’esclavage, panser les plaies laissées par le passif humanitaire et résorber toutes formes de disparités issues de discriminations sociales». Son discours prononcé à Ouadane suivi de celui du Président de l’Assemblée Nationale témoigne de l’engagement politique de haut niveau sur l’importance de la cohésion et de la paix sociale en Mauritanie.
Notre journal conscient de l’importance de ses appels saisie l’opportunité à travers cette investigation, pour apporter une contribution au renforcement de la cohésion et de la fraternité.
Le présent article tournera autour de 4 domaines d’intervention prioritaires, à savoir : i) l’accès aux services sociaux de base, ii) la sécurité alimentaire, iii) la lutte contre les séquelles de l’esclavage, iv) le système de coordination locale.
i) ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE |
D’énormes montants ont été investis dans les secteurs de l’Education et de la Santé, pour ne citer comme exemples que l’assurance Santé pour 100 000 ménages pauvres. Cependant l’offre et la qualité des services de santé n’ont pas suivi, dans la mesure où les populations assurent leurs soins dans les pays limitrophes (Mali, Maroc, Sénégal, Tunisie…), ce qui représente une mauvaise image pour notre souveraineté nationale.
ii) SECURITE ALIMENTAIRE |
Malgré les multiples investissements dans ce secteur et l’existence des potentialités hydro agricoles considérables, le pays importe + 70% de ses besoins alimentaires de l’extérieur, mettant en cause la souveraineté alimentaire.
En guise d’illustration, l’implantation des institutions financières (CDD) au niveau local en appui aux petits producteurs pauvres n’a pas atteint les résultats escomptés, dans la mesure où ces derniers n’ont pas accès à la terre et ne disposent pas de titres de propriété foncière sécurisée pour en bénéficier.
iii) LUTTE CONTRE LES SEQUELLES DE L’ESCLAVAGE |
Malgré la promulgation de la Loi 031-2015, la démarche volontariste du Président dans ses engagements comme dans ses différents discours, les actions visant à éradiquer les séquelles de l’esclavage n’ont pas été amorcées, ni au sein des institutions étatiques, dans les mass médias, dans les mosquées. Les pratiques esclavagistes constituent la première menace pour le maintien de la cohésion et de la sociale.
iv) SYSTEME DE COORDINATION LOCALE |
Plusieurs acteurs sont exclus du système de coordination, parmi lesquels, les communes qui constituent l’entité étatique la plus proche des populations. Les interventions des acteurs se trouvent éparpillées entrainant des dédoublements, ce qui limite fortement l’efficience des actions de développement entreprises.
Au regard de ce qui précède, il urge au regard des citoyens rencontrés:
Accès aux services sociaux de base
Améliorer l’accueil et la qualité des services au niveau des hôpitaux, centres de santé et postes de santé ;
Introduire dans les établissements scolaires des activités (jardins, cantines, sport, culture, reboisement…) qui renforcent l’unité des élèves et leur cohésion.
Sécurité alimentaire
Faciliter l’accès des Petits Producteurs Pauvres au foncier ;
Mettre à la disposition des producteurs des mécanismes d’encadrement sur les techniques culturales ;
Mobiliser les intrants et matériels agricoles au profit des producteurs ;
Aménager les terroirs agricoles et réaliser des ouvrages hydro-agricoles.
Lutte contre les séquelles de l’esclavage
Malgré la promulgation de la Loi 031-2015, la démarche volontariste du Président dans ses engagements comme dans ses différents discours, les actions visant à éradiquer les séquelles de l’esclavage n’ont pas été amorcées, ni au sein des institutions étatiques, dans les mass médias, dans les mosquées. Les pratiques esclavagistes constituent la première menace pour le maintien de la cohésion sociale. La cohésion n’est pas seulement un concept théorique, mais un effort chaque jour renouvelé. C’est l’occasion de mobiliser toutes les énergies afin de contribuer au renforcement de la cohésion sociale en Mauritanie.
Système de coordination locale
Impliquer de façon effective les communes dans les actions de développement;
Harmoniser les interventions des acteurs pour éviter les dédoublements dans les actions de développement.
Enfin les citoyens rencontrés sont unanimes, que la volonté politique existe chez le Président de la République, les discours en sont une preuve, les moyens mis à leur disposition des départements ont augmenté sensiblement et même les seuils de marchés interne de plusieurs ministères ont atteint des chiffres exagérés passant de 15 millions maximum aux centaines de million.
Mais le non décollage des Engagements et orientations demeurent, une véritable énigme. Qui peut être derrière ce frein ????
Une partie des personnes rencontrées trouve que les ministres ne communiquent pas et restent entièrement à Nouakchott et les citoyens et les autorités locales (Wali, Hakem et Maires) se voient laissés à leur sort. Les Ministres doivent engager un véritable « dialogue » avec les populations qu’ils sont sensés servir pour avoir un feedback indispensable pour instaurer entre eux une confiance et savoir les priorités locales pour pouvoir suivre cette volonté politique.
Mohamed Moustapha