La guerre déclarée par le Président de la République et le Premier ministre Moctar Diaye contre la gabegie est une bataille noble et nécessaire. Mais pour qu’elle soit victorieuse, il faut en comprendre les véritables enjeux.

Depuis trop longtemps, la gestion publique en Mauritanie repose sur une logique de dépense pour la dépense : on construit des écoles, des hôpitaux, des barrages… sans garantir leur fonctionnement. On multiplie les budgets, les intermédiaires et les courtiers, pendant que les plus modestes continuent de payer le prix fort.

Or, la guerre contre la gabegie ne se gagne pas à coup de festivals, de défilés, de séminaires ou de folklore. Elle se gagne par des réalisations concrètes, mesurables et durables — et non par des chiffres gonflés dans les rapports ou des dépenses sans impact réel.

Comment un pays qui figure parmi ceux ayant les taux d’insécurité alimentaire et nutritionnelle les plus élevés d’Afrique, et qui importe plus de 70 % de ses besoins alimentaires, peut-il continuer à gaspiller ses maigres ressources dans des activités non productives ?
Comment un pays où 65 % de la population a moins de 30 ans peut-il ignorer son capital humain, le véritable moteur de son développement ?

Mais pour réussir cette guerre, nous devons aussi dépasser nos divisions communautaires, de couleur ou d’ethnie. L’heure est à l’unité nationale et à la responsabilité collective.
La lutte contre la gabegie ne doit pas être détournée ou bloquée par ceux qui cherchent à préserver leurs privilèges et leurs zones de confort. Ces résistances au changement ne doivent pas freiner le sursaut national que réclame le peuple.

La priorité doit être claire : former, produire et réguler.
C’est en travaillant main dans la main, dans la transparence et la justice, que la Mauritanie vaincra la gabegie et posera les fondations d’un État réellement au service de tous.

Mohamed BNEIJARA

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