Au Burkina Faso, l’insécurité a provoqué la fermeture de plus de 5 700 écoles, selon le dernier rapport du Secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, qui dépend du ministère de l’Éducation.
Plus d’un million d’enfants sont affectés par les fermetures d’écoles. Parmi eux, la plupart ont pu se réinscrire dans d’autres établissements, selon le ministère qui dénombre tout de même toujours 51 000 enfants déscolarisés. Et la pression sur les écoles en activité devient dure à supporter.
Dans la région du Sahel, de l’Est ou de la Boucle du Mouhoun, les enseignants sont devenus les cibles des hommes armés, explique Koudougou Robert Kaboré, secrétaire général du Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation. « Parmi les représentants de l’État, les anciens sont chassés. Beaucoup sont assassinés, même des élèves, poursuit le secrétaire de l’organisation. L’enseignement du français, le groupe terroriste n’en veulent pas. Donc cela crée quand même une psychose. » D’après le ministère, près de 29 000 enseignants sont ainsi affectés par l’insécurité.
Des enfants vulnérables
22% des structures éducatives burkinabè sont aujourd’hui fermées. Cette situation aggrave la vulnérabilité des enfants face à l’insécurité, selon Hubert Ouedraogo, chargé de plaidoyer pour Save The Children : « Nous avons mené récemment une étude qui a montré que lorsque les enfants n’arrivent pas à aller à l’école, les risques qu’ils soient recrutés dans les groupes armés deviennent énormes. Lorsque les filles sont dans des zones affectées par les conflits, les risques qu’elles soient données en mariage augmentent de 20%. »
Le gouvernement burkinabè a débloqué 3 milliards de francs CFA pour affronter cette situation. Germaine Kaboré, secrétaire technique de l’éducation en situation d’urgence. « Nous sommes en train de construire des espaces temporaires d’apprentissage, nous sommes en train de former les enseignants pour faire la double vacation. Nous faisons aussi le cours aux enseignants communautaires dans les localités où tous les anciens sont partis et les élèves sont restés dans ces zones de choc là. »
Le gouvernement entend ainsi scolariser tous les enfants burkinabè d’ici à la fin de l’année.