Abdoulaye Diaw – Le discours du Président Ghazouani, prononcé à Ouadane, tranche avec la mentalité ambiante sur la discrimination raciale en cours dans les institutions de notre république et au sein de la communauté beydane.

Depuis Sidioca, jamais un plaidoyer pour l’unité de notre Nation n’a été aussi cinglant et engagé.

Depuis les tragédies de 1966, 1989,1991, dont l’objectif n’était autre que l’extermination et l’expulsion, en grand nombre de la composante négro-africaine, plus spécifiquement les haalpular du pays, aucune autorité politique n’a condamné avec autant de force, d’engagement et de détermination la discrimination raciale en cours en Mauritanie.

Espérons que la grande muette n’agira pas à son encontre comme elle avait agi contre le Président Sidi Cheikh Abdallahi.

Il est important que toutes les forces sociales et politiques, principalement la coordination des parlementaires (majorité et opposition) à l’assemblée nationale, manifestent ensemble leur soutien à cet engagement du Président de la République à travers un grand meeting et des cercles de sensibilisation et de vigilance.

La sauvegarde de l’unité nationale vaut bien une telle mobilisation, d’autant qu’encore, des discours racistes se font entendre.

De constat, depuis quelques années, la tendance générale au sein de la communauté beydane est au rassemblement national même si le discours de quelques groupes extrémistes et le comportement du gouvernement, ainsi infiltré, font penser le contraire.

En tout état de cause, cette volonté de parvenir à la cohésion nationale doit s’accompagner du règlement définitif du passif humanitaire.

Pour ce faire, des solutions existent. Il faut simplement les explorer au cours d’un dialogue franc et inclusif.

Une solution globale au problème général de la cohabitation en Mauritanie n’est pas encore à portée de main : une évolution progressive des mentalités et des mœurs est indispensable dans la confiance retrouvée de part et d’autre.

Pour cela, il appartient à chacun, partis politiques, société civile, personnalités religieuses, presse et leaders d’opinion, d’y mettre du sien partout où il se situe dans l’échelle sociale ou administrative.

Une dynamique politique en ce sens doit être entreprise par le gouvernement et l’UPR pour lancer un processus de réconciliation afin de renouer les liens de confiance, apaiser les peurs et les cœurs, en un mot reconstruire le vivre ensemble.

Les opportunités de cette nature sont rares car elles requièrent la réunion et trois conditions : un homme, une circonstance historique et une volonté partagée des acteurs politiques.

Depuis son accession à la magistrature suprême du pays, le président Ghazouani a manifesté son désir d’apaiser les tensions politiques et sociales latents au sein de nos communautés et au sein de la classe politique.

Son discours de Ouadane sur l’état de droit et l’égalité des droits des citoyens en constitue une illustration.

Il s’est ouvert aux acteurs politiques et sociaux aux fins d’exposer sa vision, la faire partager au plus grand nombre et écouter les points de vue de ses interlocuteurs pour les intégrer dans la dynamique de réconciliation. Cette opportunité qui constitue une première est primordiale pour amorcer un rapprochement entre le pouvoir et le citoyen.

La rencontre avec les acteurs politiques pour échanger sur les projets de société des uns et des autres a eu pour conséquence, entre autres, une décrispation des rapports politiques. C’est un comportement suffisamment novateur, que ce fut aussi une bouffée d’air frais par rapport à la violence des rapports avec l’ancien pouvoir.

Un sentiment d’espoir est né, qui crée une espérance! La classe politique, dans sa grande majorité a favorablement accueilli cette volonté en s’inscrivant dans la voie de dialogue et de concertation.

Le système solidement en place, l’oligarchie politique et administrative, les courants politiques extrémistes arabes, à travers le gouvernement qu’ils contrôlent, font tout pour étouffer dans l’œuf cette dynamique de paix et Concorde nationales. Face à eux, les forces sociales et politiques de paix et de progrès doivent se mobiliser pour faire triompher nos idéaux et paix et de fraternité.

Le dialogue/concertation, en difficile gestation, arrive à point nommé en renfort à ces opportunités et dans un esprit de consensus, nous devons trouver solutions à nombre de nos problèmes.

Une autre dimension est à prendre en compte car elle constitue un pilier fondamental de l’action du Président de la République : c’est le domaine économique.

Tout un train de mesures de réformes à été mis en œuvre dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée pour « bâtir une économie résiliente et engagée sur le chemin de l’émergence « selon Kane ousmane dans un article publié dans le Calame.

Toujours selon le Ministre de l’économie et de la promotion des secteurs productifs, l’ambition est de dégager une perspective économique en mettant « le cap sur une économie productive et diversifiée, de développer les infrastructures de soutien à la croissance et de promouvoir les villes productives « dans cet entretien du 6 Août 2021.

De cette nouvelle perspective économique lancée depuis le début du s mandat du Président Ghazouani, il en a résulté un impact positif sur bien des secteurs de l’activité économique.

Par ailleurs, de nouveaux axes de développement, fixés par le ProPep, sont mis en œuvre pour accélérer la transformation structurelle de l’économie et réformer les politiques sociales : dynamiser le secteur de l’emploi, moderniser davantage les infrastructures publiques, renforcer le rôle du secteur privé par l’amélioration du climat des affaires.

Le secteur de l’élevage, toujours laissé en latence, vient d’être mis en orbite depuis le discours de Timbrera en mars 2022, au cours duquel le Président de la République a défini une nouvelle politique pour le développement et la valorisation de ce secteur.

Le secteur agricole fait l’objet de réflexions appropriées pour dépasser la marginalisation qui l’a toujours caractérisée.

Le secteur minier bénéficie d’une nouvelle politique de gestion par la création de nouvelles structures pour une meilleure revalorisation de son Potentiel.

Le grand projet gazier ouvre des perspectives prometteuses, avec l’exploitation, à partir de 2023, du gisement Off Shore de Grande TortueAhmeyin.

En conclusion, depuis l’avènement de Ghazouani, des réformes économiques sont en marche, qui visent à mettre en place les conditions d’une croissance dynamique du pays.

Il reste que la machine administrative et le microcosme politique ne suivent pas. Le système de népotisme, de corruption et de discrimination ne veut pas se reformer. La volonté des tenants de ce système est de continuer à garder les privilèges, à accentuer les fissures et les frictions entre nos communautés et à toujours prospérer dans la médiocrité. Leur objectif est de reculer le plus loin possible l’avènement d’un État de droit, de partage équitable des ressources nationales, le fonctionnement r9égulier de l’Etat et de ses institutions.

La détermination du Président de la République est un facteur déterminant pour la remise en cause de ce système.

Mais pour réussir cette évolution, l’engagement de toutes les composantes de notre peuple est indispensable. Cette perspective mérite le soutien de chacun d’entre nous, à la place qui est la sienne car l’avenir de la Nation en dépend.

Dr Abdoulaye Djimmé Diaw
UPR.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *