RFI Afrique – L’ONG Greenpeace Afrique invite les autorités sénégalaises à faire la lumière sur la présence suspecte d’un bateau-usine russe, qui serait en activité au large du pays depuis le 8 février 2023.

Les chalutiers industriels menacent les ressources en poisson du pays, et l’organisation demande plus de transparence sur leur présence dans les eaux sénégalaises. 120m de long, 2 000 tonnes de capacité de stockage…

C’est un monstre des mers qui stationne dans les eaux sénégalaises depuis dix jours. Selon l’ONG Greenpeace, ce bateau, qui bat pavillon russe, n’a rien à faire sur le territoire.

« La Russie n’a pas d’accord de pêche avec le Sénégal », explique le docteur Aliou Ba, responsable de la campagne océans pour Greenpeace. Il poursuit : « La majeure partie des ressources halieutiques sont surexploitées. Je ne vois pas comment ce bateau devrait être dans nos eaux. Normalement, il ne pourrait avoir de licence de pêche dans les eaux sénégalaises. »

Au Sénégal, 17% de la population vit de la pêche. Pour les pêcheurs et transformateurs de poisson, la présence de ce type de bateau-usine dans les eaux est un vrai danger pour l’environnement et l’emploi.

« Ils vont en haute mer racler les fonds, ce qui ne permet pas aux poissons de descendre jusque dans la zone où l’on accède au terreau. Quand ces gros bateaux viennent dans nos eaux, ils pêchent tout ce qui est juvénile, tous les poissons que nous consommons et transformons. C’est vraiment désolant », confie Anta Diouf, présidente des femmes transformatrices de Mbour.

Greenpeace demande plus de transparence au gouvernement, avec la publication de la liste des navires avec licences de pêche, et une meilleure surveillance des eaux. Sollicité, le ministère de la Pêche annonce qu’il s’exprimera dans le courant de la semaine.

Avec notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois

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