Nord Info – Le Ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime (MPEM) prévoit d’organiser des journées de concertation pour la gestion du poulpe.
Ce sera, d’après des sources généralement bien informées, le début de l’année prochaine aux environs du 10 janvier prochain après qu’elles aient été prévues pour le 24 décembre courant. Ces concertations visent à susciter des recommandations consensuelles qui serviront, ajoute-t-on de même source, comme base à de futures normes pour une gestion durable de la ressource.
L’organisation de cette concertation par le MPEM avec les acteurs du secteur, en particulier, ceux du secteur artisanal et côtier intervient suite à un mouvement de contestations, de sit-in et de manifestations organisés par des membres de ces secteurs afin que leur ministère de tutelle ouvre avec eux une nouvelle page d’ouverture et de dialogue pour régler les divers problèmes du secteur halieutique.
D’ores et déjà, on parle de l’arrivée du ministre des pêches M Mohamed Abidine Ould Maayif le mercredi 22 décembre à deux jours de l’arrivée du président de la République M Mohamed ould Cheikh Gazouany pour une visite programmée de la Moughataa où il est prévu d’inaugurer une société de fabrication de sardines à l’instar de celle qui a existé il y a 30 ans de cela à Nouadhibou, créée par le patron de la BCDP une société de pêche pélagique.
Pour partir sur de bonnes bases, durant ces concertations avec les acteurs du secteur, plusieurs points seront discutés, à savoir, l’officialisation des 15 jours exclusives à la pêche artisanale en incluant à ce secteur les bateaux de plus de 15 m que le MPEM cherche à les éloigner du secteur, rejet de la balise de contrôle et surtout résoudre le problème de la commercialisation du poulpe des artisanaux.
Celui-ci, a atteint ces jours des prix inégalés, 200MRO le Kilo, ce qui a entraîné le rejet par certains, qui ont refusé de vendre avec ce prix, de centaines de kilos dans la poubelle.
Cependant, un acteur du secteur s’est évertué à vendre près de 600 kilos avec cette modique somme citée haut. On rappelle que cette situation de baisse vertigineuse des prix a eu lieu pour la première fois en 2008. C’est pour ça que des voix s’élèvent afin que ce fait ne se répète pas.
Ould Abeid remet les pendules à l’heure
C’est dans ce cadre que, lors d’un entretien avec le président de la section artisanale nord de la FNP, M Sid Ahmed Oul Abeid ( voir photo) a parlé des raisons de cette crise (baisse du prix du poulpe qui a fait que certains pêcheurs l’ont jeté dans la rue jeudi et vendredi 16 décembre courants).
Il faut noter que le président Abeid a une longue expérience dans le domaine, plus que le ministre lui-même qui se croit maître dans le secteur pour y avoir travaillé de longues années avant sa nomination au département comme ministre. Il dit d’abord que l’ouverture du 7 décembre n’était pas prévue. Ce qui était prévu, c’est le prolongement de l’arrêt biologique jusqu’à janvier 2023.
Surtout, dit l’humble et grand connaisseur, que près de 5000 tonnes de poulpes sont encore emmagasinées sans être vendues. Des quantités importantes comme produit de destination Europe. Si on y ajoute la pêche des dix derniers jours avant l’entrée de la pêche industrielle, on comprend bien que la demande va diminuer.
Il aurait mieux valu de laisser donc la mer fermée jusqu’à la vente de la production déjà en place. Et c’est ce qui était prévu. On n’a pas compris, on était surpris par la décision du ministre Ould Maayif d’ouvrir la pêche le 7 décembre courant dit le président de la section nord de la FNP M.Sid Ahmed ould Abeid. C’est pour ça d’ailleurs, dit-il, seuls 600 pirogues sur 10000 ont levé les amarres.
Il a été fait le constat que le poulpe pêché par ces piroguiers durant la première semaine (du 7 au 14 décembre) était de petite taille comme celui emmagasiné dans les usines et destiné à l’Europe. Ce qui fait que qu’aucun acheteur n’en veut et ce qui a amené cette crise de vente du poulpe. Le président de la section nord de la FNP impute le problème et rend responsable le ministère des pêches face à l’absence de concertation et d’échange avec les acteurs et la personnalisation des décisions.
Pourtant, celui-ci a averti, dès le début, son ami le MPEM Ould Maayif des conséquences de prise de décisions unilatérales. N’est-il pas temps pour le ministère de chercher avec les acteurs du secteur les voies et moyens pour préserver cette ressource de la déperdition et de la mauvaise gestion ?
Il va falloir donc coordonner avec le MPEM afin de fermer les zones où se trouvent les petites tailles en attendant de vendre les 5000 tonnes de poulpes de petites tailles destinées à l’Europe ? Ould Abeid va-t-il être entendu ?
Alors Wait and See.
Pour nordinfo
A.Weddou