FRUD – Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Ahmed ould Mohamed Lemine, a convié, mardi 12 juillet, les Représentants des partis politiques d’opposition légalement reconnus à une réunion de concertation relative à la préparation de l’organisation des prochaines élections législatives, régionales et municipales.
Le Ministre, entouré de son staff technique, a précisé sans équivoque que l’objectif de la rencontre s’inscrit dans la volonté du gouvernement de créer les conditions préalables en vue de l’organisation des élections libres et transparentes dans le respect du calendrier électoral avec la participation de tous dans un climat de sérénité et d’apaisement.
Poursuivant toujours son allocution, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine a invité les participants à se pencher sur un certain nombre de cas susceptibles d’entacher la régularité ou de perturber le processus électoral. Il a cité à titre d’exemples, le fichier électoral , la Ceni, et la diaspora.
Sur le fichier électoral, il exhorte les chefs de partis à se prononcer sur son audit ou son réaménagement en rappelant que près de deux millions de cartes d’identité ont déjà expiré et que prés de cinq-cents milles jeunes sont désormais en âge d’accomplir leur droit de vote.
Concernant la Ceni, le ministre rappelle que son mandat arrive à terme en Avril 2023, et que celui des députés à l’assemblée nationale expire le 1er octobre de la même année et que la loi recommande l’élection de nouveaux députés soixante jours auparavant. Alors faudra-t-il reconduire la Ceni ou simplement la renouveler en la restructurant de fond en com ?
Le Ministre a rappelé toutefois que selon les experts il faudra au moins dix mois pour qu’une commission électorale nationale indépendante puisque entreprendre ses dispositions en vue de l’organisation équitable d’une élection.
Pour ce qui est de la diaspora, le ministre a invité les participants à la rencontre à s’interroger d’abord sur le nombre de leurs sièges, avant d’entrevoir la possibilité pour les Mauritaniens établis à l’étranger de s’acquitter de leur droit au vote avec leur passeport étant donné que le passeport et la carte d’identité nationale portent les mêmes identités.
Avant de donner la parole à l’audience, le ministre a soumis à l’appréciation des participants la possibilité d’anticiper de quelques mois l’organisation du scrutin vu les contraintes liées à hivernage (aout – septembre).
Après l’exposé du ministre, tour à tour, les Présidents des formations politiques ont pris la parole et chacun d’indiquer librement ce qu’il estime être une contrainte ou un dysfonctionnement au processus électoral.
Le FRUD que je représente, a d’abord salué la volonté affichée par le Ministre dans ses propos tout en partageant son scepticisme quant à l’approche en vue de la traduire en actes concrets.
Nous avons, par la suite soumis à l’attention du ministre un certain nombre de doléances notamment:
– l’audit du fichier électoral.
– La restructuration de la Ceni
– Le redécoupage électoral.
– Le renforcement de sièges de députés à l’assemblée nationale pour Nouakchott.
– Le renforcement de sièges de députés à l’assemblée nationale pour la diaspora.
– Que les députés de la diaspora soient issus de leur choix et non du choix des députés déjà élus (ce qui relève de l’anti constitutionalité de l’acte).
– L’ouverture de plus de bureaux de vote pour la diaspora entre autres.
Ainsi à la fin du tour de table suivi de quelques échanges, reprenant la parole le ministre définira l’approche de travail retenu pour la suite des concertations.
Celle-ci consiste dans un premier temps, en tenant compte des observations faites, de produire un document retraçant l’ensemble des problématiques et qui sera transmis aux différents partis politiques et les invitant, par la même occasion, à donner suite en formulant minutieusement des propositions aux problèmes posés.
Par la suite, il sera formé une commission tripartite constituée de la majorité, de l’opposition et des techniciens du ministère de l’intérieur qui aura la charge de produire une synthèse qui sera présentée en plénière en vue de l’élaboration d’un document final qui servira de plan d’action.
Diop Amadou Tidiane,
président du Front Républicain pour l’Unité et la Démocratie (FRUD)