Une campagne ciblée contre le Premier ministre Moctar Ould Diay semble également avoir des répercussions indirectes sur le Président Ghazouani. Depuis plusieurs semaines, les critiques à l’encontre de Diay se sont intensifiées sur les réseaux sociaux. Nommé à son poste en août 2024, le Premier ministre, qui n’a pas encore bouclé sa première année de mandat, se retrouve déjà au cœur d’une offensive politique. Désigné par le Chef de l’État pour diriger des réformes cruciales, il devrait avoir le temps nécessaire pour élaborer et structurer ses initiatives. Pourtant, certains choisissent de le critiquer plutôt que de lui accorder l’opportunité de démontrer ses compétences.

La complexité de la scène politique mauritanienne se manifeste par la domination persistante de figures issues d’une époque révolue, souvent jugées déconnectées des enjeux contemporains. Même en l’absence de représentation parlementaire, certains responsables s’efforcent d’exercer leur influence sur le débat national et d’entraver l’action gouvernementale. Cette résistance, émanant parfois de ministres inamovibles attachés à leurs postes au détriment de l’intérêt national, complique la mission de Moctar Ould Diay, qui demeure résolu à mettre en œuvre des réformes profondes et nécessaires.

Moctar Ould Diay, né en 1973 à Moudjeria, est une figure bien connue du paysage politique mauritanien. Diplômé de l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (INSEA) au Maroc, il a occupé plusieurs postes stratégiques, notamment celui de ministre de l’Économie et des Finances sous les gouvernements de Yahya Ould Hademine et de Mohamed Salem Ould Béchir. Dans ces fonctions, il a su gérer des crises économiques majeures et négocier des accords stratégiques visant à diversifier l’économie nationale. Aujourd’hui, en tant que Premier ministre, il se confronte à des défis cruciaux : relancer l’économie, renforcer la stabilité sécuritaire et assurer une répartition équitable des richesses.

Le mandat du Président Ghazouani repose sur une promesse forte : lutter contre la mauvaise gouvernance et assurer un développement équilibré pour la Mauritanie. La nomination de Moctar Ould Diay s’inscrit parfaitement dans cette vision. Son gouvernement mérite un temps de grâce pour démontrer son efficacité. Le pays se trouve à un tournant décisif, avec d’importantes opportunités économiques, notamment dans le secteur gazier, grâce au projet Grand Tortue Ahmeyim. La gestion de ces ressources stratégiques, ainsi que la lutte contre le chômage et l’amélioration des conditions de vie des Mauritaniens, représentent des enjeux cruciaux qui exigent une approche structurée et un soutien collectif.

Le gouvernement est confronté à plusieurs défis, notamment la question migratoire et ses répercussions sécuritaires significatives. L’insécurité persistante dans la région du Sahel, combinée à des niveaux alarmants de pauvreté et d’insécurité alimentaire, renforce la vulnérabilité des populations mauritaniennes. Pour faire face à ces enjeux, il est impératif que le gouvernement mette en place des politiques efficaces et inclusives, visant à assurer la stabilité et à répondre aux besoins urgents de ses citoyens.

Au lieu de fragiliser un gouvernement encore à ses débuts dans la mise en œuvre de ses programmes, il serait plus sage de soutenir ses initiatives et d’attendre des résultats concrets avant de formuler un jugement. Le développement de la Mauritanie repose sur un climat de stabilité et de confiance mutuelle, des conditions essentielles pour toute avancée durable.

Mohamed BNEIJARA

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