RFI Afrique – La Mauritanie secouée par des émeutes. En début de semaine, des villes de la république islamique ont connu des vives protestations, un manifestant a été tué dans le sud du pays. Ces mouvements font suite au décès d’un jeune Noir mauritanien à Nouakchott dimanche 28 mai. Ce jeune s’appelait Oumar Diop, il est mort après avoir été arrêté par la police.

C’est dans la nuit de dimanche à lundi au quartier Sebkha, que le jeune Oumar Diop est arrêté par la police. Dans leur version, les forces de l’ordre expliquent avoir surpris une bagarre dans laquelle le jeune homme était violemment malmené par trois autres personnes, qui ont pris la fuite à l’arrivée de la police.

Toujours selon les agents, Oumar Diop était sous l’effet de psychotropes, ils l’ont conduit au commissariat central de Sebkha à des fins d’enquête.

C’est deux heures plus tard que le jeune homme se plaint d’« essoufflement », il est transféré à l’hôpital national, où sa santé se détériore rapidement avant qu’il ne décède. Une version qu’un proche du défunt conteste, en parlant d’une interpellation sans motif apparent.

En réaction, des émeutes ont éclaté à Nouakchott, mais également dans la ville économique de Nouadhibou, ainsi qu’à Boghé. Dans cette ville du sud du pays, et d’après le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, un manifestant est mort après avoir tenté d’attaquer le commissariat.

Le procureur en charge de l’enquête a tenu ce mercredi une conférence de presse. Il assure que les policiers ont été auditionnés, que le rapport final d’autopsie est attendu.

Pour Hafed Mouloud, membre de la Ligue mauritanienne des droits de l’homme, les tensions générées par le décès de Oumar Diop révèlent une rupture de confiance entre les citoyens et la police. « La question de fond, c’est le comportement des forces de l’ordre. En réalité, l’écrasante majorité de la population a ce sentiment que la police n’est pas vraiment une police citoyenne. Le sentiment de suspicion a déclenché cette réaction. »

Se gardant de toute conclusion en attendant les résultats de l’enquête, Hafed Mouloud rappelle que le décès de Oumar Diop ce dimanche fait écho à un autre décès récent, celui il y a trois mois, en février, du militant des droits humains Souvi Ould Jibril Ould Cheine, dans un commissariat.

Par RFI

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