Nouakchott – La Mauritanie traverse une période critique où l’unité nationale semble fragilisée par des dynamiques communautaires inquiétantes. Une division silencieuse, mais bien réelle, semble se dessiner, parfois avec la bénédiction implicite des pouvoirs publics. Il est temps d’agir avec rigueur pour préserver ce qui peut encore l’être.

Le pays se veut pluriel, riche de ses composantes culturelles et ethniques. Cette diversité devrait être une force, à condition que l’État, dans son rôle de régulateur, veille à garantir l’équité dans la représentation de toutes les communautés. Il est impératif que chaque citoyen, quelle que soit son origine, puisse se sentir représenté dans toutes les sphères de l’État : administration, justice, sécurité, armée.

Confier certains postes exclusivement à une seule ethnie, à tort ou à raison, constitue une injustice flagrante. À l’inverse, voir des individus défendre uniquement les intérêts de leur communauté, et être récompensés pour cela, relève d’une erreur encore plus grave. Une telle logique alimente les clivages, et affaiblit le tissu national.

Les réseaux sociaux, tout en étant des outils de communication puissants, peuvent également devenir des vecteurs de division. Ils doivent être utilisés avec responsabilité, en évitant la diffusion de contenus qui attisent l’ethnicisme ou la haine communautaire.

La Mauritanie, dans sa diversité, doit rester au-dessus de ces dérives. Nos émirats, nos chefs traditionnels, ont cédé le pouvoir à une République Islamique dont le devoir est de garantir les droits de tous, sans distinction de couleur ou d’origine. C’est à cette institution que revient la responsabilité de protéger les citoyens, et de freiner l’émergence de nouveaux leaders qui s’érigent en porte-voix exclusifs de certaines communautés sans aucune légitimité républicaine.

Il est important de reconnaître la voix des représentants légitimes : chefs de partis, maires, députés, présidents de région, responsables d’associations. Mais donner un statut particulier à d’autres figures, sans cadre institutionnel clair, va à l’encontre des valeurs républicaines et démocratiques, et mène tout droit vers le désordre.

Les autorités ont le devoir de mettre fin à toutes les campagnes, déguisées ou assumées, qui visent à faire croire que tel ou tel individu est le défenseur d’une communauté donnée. La seule appartenance qui vaille est celle à l’État mauritanien, et celui-ci doit assumer pleinement sa mission d’unité et de justice pour tous.

Mohamed BNEIJARA


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