Kassataya – A cause de la dette et les détournements excessifs des deniers publics, la Mauritanie est exposée à une crise financière à court terme. C’est ce que craignent le FMI et la Banque mondiale au chevet des autorités de Nouakchott ces dernières années pour une sortie de crise économique.
La dette publique extérieure mauritanienne est estimée en avril 2022 à 53 pour cent du PIB pour une dette publique totale de plus 55 pour cent. Une situation difficile d’endettement qui a conduit le gouvernement d’augmenter le budget 2022 à hauteur de plus de 108 milliards d’ouguiyas.
Le gouvernement s’inscrivant ainsi dans une bataille contre l’inflation de 6 pour cent pour prendre en charge la subvention des hydrocarbures et la hausse des prix des denrées alimentaires, la réalisation des programmes sociaux et sécuritaires.
L’Etat mauritanien est confronté depuis 2019 à aux séquelles de la gabegie et de la corruption de l’ancien régime au niveau de l’administration centrale. Les limogeages et quelques condamnations des prévaricateurs sont encore timides avec en toile fond 7 milliards d’ouguiyas de fausses factures et 3 milliards d’ouguiya de gabegie soit 10 milliards d’ouguiyas d’argent public parti en fumée.
Ce sont les finances publiques qui sont pointées du doigt. Par ailleurs le secteur bancaire n’est pas à l’abri de soubresauts après un mois de doute des investisseurs qui résulte de l’image de la Mauritanie dans une zone de blanchiment de capitaux. Ce qui gêne considérablement le travail des banques installées à Nouakchott et surtout la banque centrale exposant ainsi le secteur à un risque de manque de liquidité
. Autrement dit à une crise financière qui se profile à l’horizon. Ce qui pourrait peser sur les élections 2023 avec la présidentielles 2024 en ligne de mire.
Cherif Kane