Kassataya – La nomination d’un représentant du pouvoir pour le dialogue politique par le président mauritanien est considérée par les observateurs comme un premier pas vers la tenue des assises nationales attendues par les Mauritaniens depuis plus d’une année.
C’est finalement un ancien rompu aux arcanes de la vie politique sous le régime du feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi en 2007 comme secrétaire Général à la présidence puis premier ministre et sous le régime de Ould Aziz comme un des patrons du parti l’UPR . Ould Waghf poursuit ses ambitions politiques en revenant aujourd’hui au poste de ministre secrétaire général à la présidence.
Il a ainsi la lourde tâche de relancer le dialogue politique qui piétine depuis plus d’une année. Ould Ghazouani brise ainsi le silence et place son pion pour ne plus paraître aux yeux de l’opinion publique comme le président autoritaire, réfractaire au changement mais ouvert à l’opposition et à la société civile mauritanienne.
C’est un premier pas vers la tenue des assises nationales mais ce n’est pas encore gagné compte tenu de l’enjeu politique.
En promettant la transparence sur les sujets tabou, Ould Ghazouani devra s’attendre à l’épineuse question du règlement du passif humanitaire au cœur des débats et également la réforme du système électoral, cheval de bataille de l’opposition pour l’alternance démocratique en 2024.
D’autres questions sur la réforme du système éducatif sont déjà mal parties avec un projet de lois qui remet en cause les grands principes du rapport de la concertation nationale en particulier sur l’enseignement et l’officialisation des LN ( pulaar, soninke et wolof). C’est un pari de Ould Ghazouani à deux ans de la fin de son premier mandat.
Cherif Kane