La situation sécuritaire au Mali devient explosive, et ses conséquences frappent déjà la Mauritanie de plein fouet. Ce qui se joue aujourd’hui n’est pas seulement un problème malien, mais un défi vital pour notre pays.

L’interdiction de transhumer décidée par les autorités maliennes ne concerne pas uniquement Nara : c’est tout le couloir pastoral, de Nara à Kayes, qui est désormais fermé. Or, cette zone représente la véritable aire de pâturage du cheptel mauritanien. Nos éleveurs se retrouvent piégés, et la pression va s’accentuer encore avec l’arrivée massive de réfugiés maliens… qui arrivent avec leurs troupeaux. Sans un plan d’urgence pour fournir de l’aliment de bétail, c’est une catastrophe économique et sociale qui se profile.

Le gouvernement ne peut pas se limiter à regarder vers le camp de M’Béré. Les nouveaux réfugiés s’installent le long de toute la frontière, dans des zones dépourvues d’infrastructures de santé, d’eau et de sécurité alimentaire. Il faut immédiatement déployer des services sanitaires mobiles pour les consulter, les encadrer, et éviter des épidémies ou des tensions communautaires.

L’État doit :

  • Mettre en place un programme d’urgence pour soutenir le cheptel, afin d’éviter des pertes massives.
  • Déployer des équipes médicales et sociales le long de la frontière, et non pas uniquement à M’Béré.
  • Encadrer les réfugiés et leurs troupeaux, en organisant leur accueil pour protéger à la fois leur dignité et l’équilibre local.
  • Informer et accompagner les Mauritaniens revenant du Mali, afin de prévenir les discours de haine et les tensions entre deux peuples frères.

Le gouvernement mauritanien doit comprendre que la stabilité de notre pays est directement conditionnée à celle du Mali. Ignorer cette réalité ou croire que « nous ne sommes pas concernés » serait une erreur fatale.

La Mauritanie n’a plus de temps à perdre : il faut agir, et agir vite.

Mohamed BNEIJARA

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