Kassataya – C’est rarissime qu’un magistrat mauritanien charge aussi lourdement un ministre de la Justice en activité pour sa gestion calamiteuse. L’ancien procureur de la république Ould Nahy sort de sa réserve pour pointer la dérive autoritaire de Ould Boye depuis trois ans.
L’ex-procureur de la république Ould Nahy ne rate pas l’occasion pour s’exprimer librement sur les colonnes du site d’information Cridem en mettant en cause la gestion du ministre de la Justice. Le magistrat est outré de constater les nominations monocolores au sein du ministère obéissant au critère ethnique et tribal.
C’est ainsi que le dernier conseil de la magistrature a procédé à un vaste mouvement accordant la part belle aux magistrats de sa communauté arabo-berbère créant ainsi un véritable malaise au sein de la justice.
Le magistrat est en colère contre des affectations arbitraires des juges contraires au statut des magistrats. Les exemples du président de la cour d’appel de Nouadhibou, du président de la chambre administrative de la cour d’appel de Nouakchott et du président du tribunal de la wilaya d’Inchiri se passent de commentaires.
C’est sur le terrain des réformes où le bât blesse avec en première ligne des états-généraux en trompe-l’œil en janvier 2023 au point que même le premier ministre Ould Bilal a zappé lors de sa dernière déclaration de politique générale devant les députés les conclusions de cette mise en scène de Ould Boye et dont la feuille de route semble être perdue dans les couloirs du ministère de la justice pour les observateurs qui partagent ce constat alarmant.
D’ailleurs cette posture de super ministre ne peut pas être étrangère au chef de l’exécutif dont les dérives autoritaires à l’Assemblée nationale ne laissent pas de doute sur un régime à caractère raciste.
Cherif Kane