Nouakchott, 24 mai 2025 – Le Premier ministre mauritanien, Mokhtar Ould Ajay, a publié une circulaire ambitieuse visant à rationaliser l’acquisition et l’utilisation des véhicules de service dans les administrations publiques, les entreprises d’État et les projets de développement. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des orientations du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en faveur de la réduction des dépenses publiques et de la promotion de la transparence dans la gestion des ressources de l’État.

La circulaire interdit désormais l’achat de véhicules de luxe pour les services publics et soumet toute acquisition de véhicules à une autorisation préalable de la Primature, accompagnée d’une justification rigoureuse du besoin. Elle impose également le respect strict des procédures de passation des marchés publics et exige l’immatriculation des véhicules dans les séries réservées à l’État (SG, IF).

Au-delà de la dimension budgétaire, cette mesure entend mettre fin à des pratiques anciennes et coûteuses, souvent tolérées, comme l’utilisation abusive de véhicules de service à des fins personnelles ou leur détournement au profit d’intérêts non institutionnels. Si elle est appliquée avec rigueur, elle pourrait générer des économies substantielles et améliorer la gouvernance administrative.

Dans le même élan, cette réforme des plus hautes autorités du pays devra également s’attaquer à une autre pratique jugée préjudiciable à la souveraineté nationale : la circulation de véhicules de l’État immatriculés en série SG mais arborant les drapeaux de bailleurs ou de pays partenaires. Une telle juxtaposition de symboles envoie un message contradictoire et entache l’image de marque de la Mauritanie. Elle suggère une confusion entre propriété publique nationale et influence extérieure, ce qui est contraire à l’indépendance et à la dignité institutionnelle que le pays cherche à affirmer.

Ainsi, en agissant sur ces deux fronts — la maîtrise des dépenses publiques et la restauration de l’image de l’État — le gouvernement mauritanien franchit une étape importante vers une gestion plus responsable, plus souveraine et plus respectueuse de ses propres institutions.

Mohamed BNEIJARA

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *