L’émissaire des Etats ouest-africains s’est rendu mercredi à Bamako pour transmettre à l’homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, un message des dirigeants de la région quatre jours avant un sommet à hauts risques pour le pays en crise, ont constaté des correspondants de l’AFP.
L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan est arrivé dans la capitale malienne en amont d’une réunion, dimanche à Accra, des chefs d’Etat et de gouvernement ouest-africains, qui examineront le calendrier que leur ont soumis les autorités maliennes issues d’un double putsch pour rendre le pouvoir aux civils.
Les autorités maliennes veulent pouvoir faire durer cette transition jusqu’à cinq ans à compter du 1er janvier 2022. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a signifié jusqu’alors qu’un tel délai était inacceptable et avait obtenu des autorités issues du putsch d’août 2020 l’engagement qu’elles rendraient le pouvoir à des civils élus au bout de 18 mois.
Les autorités disent ne pas être en mesure de respecter cet engagement. Les dirigeants de la Cédéao devront décider dimanche de la réponse à apporter à un calendrier pouvant s’étendre jusqu’à fin 2026.
Lors d’un précédent sommet le 12 décembre, les dirigeants ouest-africains avaient réclamé la tenue d’élections à la date initialement prévue du 27 février de cette année. Ils avaient maintenu les sanctions infligées à environ 150 personnalités (gel des avoirs financiers, interdiction de voyage au sein de la Cédéao) et leurs familles, et brandi la menace de sanctions “économiques et financières” supplémentaires.
Un document officiel de la Cédéao daté de lundi indique que l’émissaire de l’organisation remettra au président de transition et chef de la junte, le colonel Goïta, un message des chefs d’Etat et de gouvernement. La teneur n’en est pas connue.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.