En économie, la notion de rareté est centrale. Un bien ou une ressource est dit rare lorsqu’il n’est pas disponible en quantité illimitée et qu’il faut consentir un effort – financier, matériel ou humain – pour l’obtenir. Sa valeur dépend de son utilité (le service ou le plaisir qu’il procure) et de sa disponibilité. Plus une ressource est difficile à trouver, plus elle tend à coûter cher.
Les biens dits libres – comme l’air que nous respirons – sont gratuits et accessibles à tous. À l’inverse, les biens économiques exigent un investissement pour être produits ou acquis. Ainsi, même le travail est une ressource rare : les travailleurs mettent à disposition leur savoir-faire en échange d’une rémunération.
Prenons un exemple simple : beaucoup rêvent de boire un café dans un endroit calme. Ce confort, apparemment banal, repose sur plusieurs ressources rares – le café cultivé, l’espace aménagé, le service rendu. Toutes ces étapes ont un coût.
En Mauritanie, la rareté s’observe de multiples façons :
- L’eau douce : précieuse et parfois difficile d’accès, elle conditionne la production agricole et la vie quotidienne.
- Les terres cultivables : limitées par le climat et l’avancée du désert, elles nécessitent une gestion durable.
- Les ressources minières : fer, or, cuivre, gypse… ces richesses attirent les investisseurs mais leur exploitation exige des compétences, des infrastructures et une gouvernance transparente.
- La pêche : un secteur stratégique, mais soumis à la raréfaction des stocks et à la nécessité d’une exploitation raisonnée.
- Les énergies renouvelables : abondantes en potentiel solaire et éolien, mais encore insuffisamment exploitées.
Pour valoriser ces ressources, il faut concilier rentabilité économique et durabilité. Cela implique :
- Investir dans la formation pour rendre le travail plus productif.
- Développer les infrastructures afin d’accéder plus facilement aux zones de production.
- Mettre en place des politiques de gestion durable, pour éviter l’épuisement des ressources naturelles.
- Encourager la transformation locale afin de créer plus de valeur ajoutée dans le pays.
La rareté n’est pas seulement un défi, c’est aussi une opportunité : elle incite à innover, à optimiser et à protéger nos richesses. En comprenant ce principe, la Mauritanie peut transformer ses atouts naturels en leviers de développement durable.
Mohamed BNEIJARA