Le pastoralisme en Mauritanie est une activité essentielle qui façonne l’économie et la culture du pays. Avec un territoire composé à plus de 80 % de désert, l’élevage nomade constitue une ressource vitale pour une grande partie de la population. Toutefois, ce mode de vie ancestral est aujourd’hui confronté à de nombreux défis.

Le pastoralisme repose sur la mobilité du bétail, principalement constitué de chameaux, de bovins et de caprins, qui se déplacent en quête de pâturages et de points d’eau. Ce système permet une exploitation efficace des ressources naturelles dans un environnement aride et imprévisible.

L’élevage représente une part importante du PIB mauritanien et contribue significativement aux exportations, notamment vers les pays voisins. Il constitue également une source majeure d’emploi, particulièrement en milieu rural où l’accès à d’autres opportunités économiques est limité.

Malgré son importance, le pastoralisme en Mauritanie fait face à plusieurs menaces :

  • Le changement climatique : La désertification croissante et l’irrégularité des précipitations réduisent considérablement les zones de pâturage et augmentent la compétition pour les ressources.
  • Les conflits pour l’accès aux ressources : La raréfaction des terres fertiles et des points d’eau entraîne des tensions entre éleveurs et agriculteurs, ainsi qu’entre différentes communautés pastorales.
  • La modernisation et la sédentarisation : L’expansion des villes et des infrastructures réduit les espaces de transhumance, tandis que de nombreux jeunes délaissent le pastoralisme au profit d’emplois urbains.
  • L’insécurité et les vols de bétail : Certaines régions sont affectées par l’instabilité, rendant les déplacements des troupeaux plus dangereux.
  • L’insécurité alimentaire et nutritionnelle : La Mauritanie est confrontée à une situation difficile sur ce plan, puisqu’elle importe plus de 70 % de ses besoins alimentaires de l’extérieur.

Face à ces défis, plusieurs initiatives visent à soutenir et à moderniser le secteur pastoral. Parmi elles, on trouve :

  • Le développement de politiques publiques favorisant la gestion durable des ressources naturelles.
  • La mise en place de points d’eau et d’infrastructures vétérinaires pour améliorer la santé du bétail.
  • La promotion d’un pastoralisme intégré, combinant élevage et agriculture afin d’optimiser l’utilisation des terres.
  • Le renforcement des coopératives et des associations d’éleveurs pour améliorer leur pouvoir économique et leur accès aux marchés.
  • L’inclusion des éleveurs dans l’offre de services de santé, d’éducation et de vaccination pour leurs enfants, ainsi que dans les programmes sociaux. Aujourd’hui, ils sont exclus des données, en particulier des enquêtes FSMS SMART et du registre social.
  • Plusieurs organisations régionales ont travaillé avec les partenaires pour booster ce secteur. L’ARMB, le PAESS et le ROPPA, soutenus en particulier par le FIDA, ont mené un grand travail qui commence à donner des résultats sur les États et la Mauritanie via le GNAP et le CNC-APESS Mauritanie. Ces efforts ont été largement soutenus par la Banque mondiale à travers le PRAPS et les projets du FIDA.

Le pastoralisme en Mauritanie, bien que confronté à des défis croissants, demeure un pilier central de la vie économique et sociale du pays. Son avenir repose sur une adaptation aux évolutions climatiques et économiques, tout en préservant les savoir-faire traditionnels qui font la richesse de cette activité ancestrale.

Mohamed BNEIJARA

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