Boumdeid, Assaba — Lors de son séjour actuel en vacances à Boumdeid, le président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a été photographié en train de tenir des enfants sur ses genoux et d’échanger avec des familles modestes. Ces images, largement relayées sur les réseaux sociaux, ont suscité un vif débat national, mettant en lumière les sensibilités autour de la justice sociale et de l’équité en Mauritanie.

D’un côté, certains internautes et observateurs perçoivent ces clichés comme un geste politique calculé ou un opportunisme médiatique, qui pourrait involontairement souligner la marginalisation persistante d’une partie de la population. Un militant associatif a ainsi déclaré sur Facebook : « Ces photos ne font que confirmer leur extrême vulnérabilité. Elles auraient pu être évitées, par respect pour la dignité des enfants et des personnes âgées exposées à l’objectif, dans un état de grande précarité. »

De l’autre, de nombreux citoyens voient dans cette proximité du président un acte empreint d’humanité. Pour eux, ces images traduisent un engagement sincère envers les populations les plus démunies, notamment celles qui ont été historiquement marginalisées. Le chef de l’État a toujours affirmé sa volonté de construire « une société fière de sa diversité et réconciliée avec elle-même », idée qu’il a exprimée dès le début de son mandat et qu’il continue d’incarner dans son programme politique.

Dans l’un de ses discours majeurs, il déclarait notamment :

« La Mauritanie, riche de sa diversité culturelle, est déterminée à dépasser les survivances de traditions et coutumes ancestrales, dont certaines sont en contradiction avec les progrès universels en matière de droits humains. […] Il faut engager rapidement une action d’envergure pour éradiquer définitivement les séquelles de l’esclavage, panser les plaies laissées par le passé humanitaire, et réduire toutes les disparités issues des discriminations sociales. »

Ces propos ont toujours été accueillis favorablement, notamment par la communauté haratine, pour qui la reconnaissance politique et l’inclusion restent des priorités urgentes. Cependant, pour concrétiser ces engagements, davantage que des visites symboliques sont nécessaires. « Les haratines méritent plus qu’une compassion de façade. Il faut des politiques publiques concrètes et continues, ainsi qu’une implication directe de leurs représentants à tous les niveaux », souligne un acteur de la société civile à Kiffa.

Pour les optimistes, cette visite représente un pas dans la bonne direction, un moyen pour le président de recueillir des retours directs sur l’impact de ses politiques. Beaucoup espèrent qu’il poursuivra cette démarche en se rendant dans d’autres régions reculées, afin d’évaluer sur le terrain l’efficacité des programmes visant à réduire les inégalités.

En somme, l’opinion nationale attend avec attention les orientations et décisions qui découleront de cette immersion présidentielle. Ce moment pourrait marquer une étape clé dans le renforcement de la cohésion nationale et la restauration de la confiance des populations vulnérables envers l’État.

Mohamed BNEIJARA

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