e ministère de la Santé, dirigé par M. Ould Ely Mahmoud, s’engage dans une réforme ambitieuse visant à professionnaliser et moderniser le secteur pharmaceutique en Mauritanie. À l’instar de nombreux pays, le ministère souhaite réserver la gestion des pharmacies exclusivement aux pharmaciens qualifiés, afin de garantir la qualité et la sécurité des médicaments mis à la disposition du public.

Aujourd’hui, ce secteur vital pour la santé publique reste fragilisé par une importation massive de médicaments opérée par des commerçants dont la recherche du profit prime souvent sur la conformité et la qualité. Ces pratiques compromettent la sécurité des patients, nuisent à la réputation du pays et exposent la population à des produits de provenance incertaine.

Face à ce constat, une régulation rigoureuse de l’approvisionnement et de la distribution des médicaments s’impose. Cette réforme, bien qu’elle puisse susciter l’opposition de certains lobbies, traduit la détermination du gouvernement à affirmer le rôle régulateur de l’État et à protéger les citoyens contre la spéculation et les risques sanitaires.

Le soutien de la société civile et des acteurs du secteur sera déterminant pour réussir cette transformation. La préservation de l’intégrité du système de santé doit primer sur les intérêts particuliers, car la circulation de médicaments falsifiés met directement en danger la vie des citoyens et l’efficacité des établissements de santé.

Par ailleurs, le ministère entend renforcer la prise en charge nutritionnelle dans les structures sanitaires, notamment pour les enfants et les femmes vulnérables. Une meilleure régulation des évacuations sanitaires s’impose également : la création d’un service dédié à la régulation et à l’orientation rapide des urgences permettrait d’éviter les drames liés aux lenteurs administratives et aux dysfonctionnements du système.

De même, il serait judicieux de confier la gestion des assurances médicales à la Caisse nationale de sécurité sociale ou au département en charge de la protection sociale, afin de recentrer le ministère sur l’amélioration de la qualité des soins et des services offerts.

En matière d’infrastructures, la priorité doit être donnée à l’acquisition d’équipements modernes — laboratoires, appareils de radiologie, outils de diagnostic — et à la formation continue du personnel médical. Le renforcement des partenariats régionaux avec le Sénégal, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie offrirait à la Mauritanie l’opportunité de bénéficier de leur expérience et de leur expertise en matière de recherche et d’innovation médicale.

Enfin, la réussite de cette vision repose sur une coordination rigoureuse et une gouvernance claire, afin d’éviter les doublons, le gaspillage et les lenteurs. Des structures opérationnelles efficaces, placées sous la supervision du gouvernement, garantiront la cohérence et la durabilité des actions engagées.

En définitive, ces réformes audacieuses visent à bâtir un système de santé plus solide, plus équitable et résolument tourné vers l’avenir. Leur réussite nécessitera le soutien constant des plus hautes autorités de l’État, notamment du Président de la République et du Premier ministre. Réformer, c’est oser affronter les résistances pour bâtir un secteur de la santé performant, au service exclusif de la population mauritanienne.

Mohamed BNEIJARA

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *