Sahara Médias – Parmi les dossiers évoqués lundi devant le tribunal correctionnel chargé des crimes économiques, celui relatif à la construction d’une usine pour le montage des avions à Nouakchott, en présence des accusés avec en tête l’ancien président Mohamed O. Abdel Aziz.
Le tribunal a auditionné à ce sujet, Hassena O. Ely qui était en 2013, le président du conseil d’administration de la société mauritanienne pour le développement et la coopération.
Hassena O. Ely a déclaré que quand il était directeur général de la Mauritania Airlines, en 2013, ould Abdel Aziz lui avait demandé de présider le conseil d’administration de la société mauritanienne pour le développement et la coopération, un établissement créé en vertu d’un partenariat entre l’état mauritanien et ceux qu’on croyait être des hommes d’affaires américains.
Ely a ajouté qu’il s’était rendu aux Etats Unis en compagnie d’El Hacen O. Ahmed, directeur général du protocole d’état afin de visiter le siège de la société et le travail effectué par les américains, en prévision de la construction de l’usine de montage des avions en Mauritanie.
Il a révélé que les investisseurs américains avaient demandé à l’état mauritanien de verser dès le départ un million de dollars, un montant qu’ils verseront eux aussi.
Ils le verseront effectivement dans un compte à la banque la Société Générale, avant de retirer le montant, quatre minutes plus tard et le verser à la Mauris Bank qui fera faillite plus tard.
Il a ajouté que les américains exigeaient l’octroi par le gouvernement mauritanien d’un terrain dans la zone du nouvel aéroport, une exigence contre laquelle il avait mis en garde ould Abdel Aziz car a-t-il dit ils l’hypothéqueront afin d’obtenir d’autres fonds.
Malgré cette mise en garde, le conseil des ministres octroiera aux investisseurs américains un terrain pour dit-on la construction de la plus grande usine pour le montage des avions en Afrique de l’ouest.
Selon le témoignage de Hassena O. Ely le projet s’est immédiatement transformé en celui d’offrir à l’état mauritanien de petits avions mais la société n’a jamais respecté ses engagements.
Ould Ely a précisé qu’il s’est aperçu que les investisseurs américains n’étaient autres que des arnaqueurs qui voulaient monter un modèle de petits avions qui ne requiert aucune technologie.
S’agissant du million de dollars versé à Mauris Bank, il en restait, selon ould Ely 900 dollars mais la banque a fait faillite et son propriétaire, Ahmed O. Mogueya avait été arrêté alors que Ould Abdel Aziz était au pouvoir.
Hassena O. Ely ajoutera qu’il s’est rendu en 2016 aux Etats Unis pour dissoudre la société qui a été simplement une arnaque.
Dans ce même dossier la police chargée des crimes économiques avait auditionné l’ancien ministre des finances Thiam Diombar, l’ancien ambassadeur de Mauritanie à Washington, Mohamed Lemine O. Heïssen et l’homme d’affaires Ahmed O. Mogueya, et les rapports publiés révèlent que la Mauritanie a perdu dans cette affaire 7 millions de dollars.
Le rapport de la police chargée des crimes économiques a confirmé que c’est ould Abdel Aziz lui-même qui a ordonné le paiement de 7 millions de dollars pour le compte de la société pour la construction de l’usine et la livraison à l’état mauritanien de 4 petits avions, un marché réalisé en dehors des procédures légales.
Selon le rapport le montant de 7 millions de dollars était la première tranche pour l’achat de 10 petits appareils ne pouvant transporter que quatre personnes.
Seulement au moment d’effectuer la première livraison d’appareils, les mauritaniens se sont rendus qu’ils ont été biaisés et qu’ils ont été victimes d’arnaque et de corruption.