Pour établir une économie résiliente et inclusive, la Mauritanie est confrontée à un défi majeur : réinventer la manière dont elle gouverne les relations entre ses différents acteurs économiques. Les ménages, les entreprises, l’État et les partenaires internationaux forment un écosystème où chaque action a des répercussions sur l’ensemble. Améliorer la gouvernance implique donc de reconnaître et de valoriser le rôle de chacun dans cette dynamique.

Les ménages mauritaniens, piliers de la consommation et principaux fournisseurs de main-d’œuvre, doivent être au cœur des politiques publiques. Il est crucial de mettre en place des mesures qui protègent leur pouvoir d’achat, encouragent leur épargne et investissent dans leur éducation et leur santé. En améliorant les conditions de vie des ménages, la Mauritanie non seulement dynamise sa demande intérieure, mais renforce également la qualité de son capital humain, un élément essentiel pour la productivité du pays.

Les entreprises, quant à elles, représentent les moteurs de la création de richesse. Pour qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle, elles doivent évoluer dans un environnement favorable à l’investissement, à l’innovation et à l’exportation. Cela nécessite des politiques fiscales incitatives, un accès élargi au financement et une simplification des lourdeurs administratives. En encourageant la transformation locale des ressources naturelles, le pays pourrait également générer davantage d’emplois et de valeur ajoutée sur son territoire.

L’administration publique a pour mission de réguler et de redistribuer, mais elle ne peut remplir cette fonction efficacement qu’à travers une gestion plus transparente, équitable et performante. La lutte contre la corruption, la modernisation des services publics et l’optimisation des dépenses publiques sont des leviers indispensables pour renforcer la confiance des citoyens et garantir une répartition plus juste des ressources.

Enfin, il est important de souligner que la Mauritanie ne peut réussir seule. Son intégration dans l’économie régionale et mondiale est une opportunité à exploiter. Les échanges commerciaux, les investissements directs étrangers, les transferts de fonds de la diaspora et la circulation des compétences doivent être encadrés de manière stratégique pour servir les intérêts nationaux à long terme. L’enjeu ne se limite pas à accroître les exportations, mais aussi à attirer des partenaires partageant une vision de développement durable et solidaire.

En conclusion, une gouvernance économique efficace repose sur une coordination harmonieuse de ces quatre piliers. En misant sur l’écoute, la transparence et la cohérence des politiques publiques, la Mauritanie pourrait transformer ses défis en véritables leviers de croissance et d’équité. Le moment est propice pour agir et faire de l’économie nationale un véritable moteur de prospérité partagée.

Mohamed BNEIJARA

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