Dans un contexte où la Mauritanie aspire à une paix durable et à une cohésion sociale renforcée, il est crucial de rappeler une vérité fondamentale : la sécurité ne se résume pas à la seule force. Elle représente avant tout une mission de service public, centrale dans la relation entre l’État et ses citoyens.
Au sein de chaque brigade de gendarmerie, une phrase clé résume la mission des gardiens de notre sécurité : Éduquer, Secourir, Aider, Renseigner, Réprimer. Ces cinq principes, bien que conçus pour les forces de l’ordre, devraient inspirer l’ensemble des politiques publiques en matière de sécurité. En effet, un État puissant ne se mesure pas uniquement par sa capacité répressive, mais se définit également par sa volonté de protéger, d’informer, d’écouter et d’agir pour le bien de tous.
- Éduquer : Il est essentiel d’investir dans l’éducation de la jeunesse pour prévenir la violence. Cela commence dès le plus jeune âge, en inculquant des valeurs de respect envers autrui et une compréhension des lois qui régissent notre société.
- Secourir : Les forces de l’ordre doivent être prêtes à intervenir rapidement et avec humanité pour venir en aide aux victimes. Chaque intervention doit être efficace, mais aussi empreinte de compassion.
- Aider : Les populations vulnérables, notamment celles situées dans les zones rurales ou marginalisées, doivent être au centre des préoccupations. Il est impératif de les intégrer aux dispositifs de sécurité afin de créer un environnement où chacun se sent soutenu et protégé.
- Renseigner : Pour prévenir les conflits, un travail de proximité et d’anticipation est nécessaire. Informer et dialoguer avec les citoyens sont des actions qui permettent d’identifier les tensions potentielles avant qu’elles ne dégénèrent.
- Réprimer : Lorsque la répression est nécessaire, elle doit être exercée avec justesse, dans le respect des droits humains et de la dignité de chaque individu.
Aujourd’hui, la Mauritanie se trouve à un tournant. Il est impératif d’adopter une approche humaine, préventive et équilibrée en matière de sécurité. Cela nécessite une formation continue des forces de l’ordre, un dialogue constant avec les citoyens, et une politique de sécurité inclusive qui prend en compte les spécificités locales.
Protéger nos citoyens ne doit pas être synonyme de peur — au contraire, c’est un processus de construction de la confiance. C’est dans cette confiance que réside la véritable sécurité : celle qui unit plutôt que de diviser, celle qui rassure sans menacer.
Mohamed BNEIJARA