La situation sécuritaire qui se dégrade au Mali doit être prise avec le plus grand sérieux par les autorités mauritaniennes. Les récents comportements hostiles des autorités maliennes, allant de la fermeture des boutiques tenues par des Mauritaniens dans plusieurs grandes villes à l’interdiction de la transhumance dans la région de Nara, constituent un signal d’alarme.

Ces mesures s’inscrivent dans un contexte tendu, marqué par des accusations relayées par la Russie, selon lesquelles l’Ukraine ravitaillerait les groupes jihadistes à travers l’envoi de drones et d’armes en passant par la Mauritanie. Bien que ces déclarations restent sujettes à caution, elles risquent d’alimenter la méfiance et d’exacerber une situation déjà explosive.

Parallèlement, la Mauritanie fait face à une pression humanitaire croissante. La ruée des réfugiés maliens vers son territoire s’intensifie, alors que le pays partage plus de 2 000 kilomètres de frontière terrestre avec le Mali. Dans le même temps, les financements humanitaires diminuent considérablement, compliquant la tâche de nourrir, soigner et protéger des centaines de milliers de personnes déplacées.

Sur le plan pastoral, l’interdiction de la transhumance dans la région de Nara est une véritable catastrophe. Depuis des générations, le bétail mauritanien dépend des pâturages maliens pour sa survie. La fermeture de cet espace vital aura inévitablement des conséquences néfastes sur l’élevage, pilier de l’économie nationale et ressource essentielle pour des milliers de familles.

Face à ces menaces, il est urgent que la Mauritanie fasse preuve de vigilance et anticipe les répercussions sécuritaires, économiques et sociales. Les biens et les personnes mauritaniens présents au Mali doivent être protégés, tandis que des mesures préventives doivent être mises en place pour sécuriser la frontière et renforcer la résilience interne.

L’attaque jihadiste survenue aujourd’hui à Nioro illustre la proximité du danger. Ce signal doit alerter : le terrorisme avance, et il se rapproche de nos portes. La Mauritanie n’a pas le luxe de l’attentisme ; elle doit agir dès maintenant pour préserver sa sécurité nationale et protéger ses populations.

Mohamed BNEIJARA

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