Depuis le début de son deuxième mandat, le président Mohamed Ghazouani fait face à une conjoncture politique et sociale particulièrement complexe. Les tensions entourant la signature d’un récent document politique semblent davantage liées à des questions de forme qu’à des préoccupations de fond. Dans ce contexte, une question se pose : les partis de l’opposition, qui affirment ne pas vouloir participer à ce dialogue, reconsidéreront-ils leur position pour modifier certains points ? Une telle démarche pourrait leur permettre de gagner un temps précieux.


La rencontre entre le président Ghazouani et le député Biram Dah ABEID, une figure clé du paysage politique de la semaine dernière, met en lumière les tensions persistantes dans le pays. En raison de son poids électoral et de sa stature, ABEID est perçu comme un acteur essentiel dans tout processus de dialogue. Cependant, malgré cette reconnaissance, il semble sceptique face aux initiatives de dialogue proposées par le gouvernement. Cette méfiance illustre un climat de tension et un fossé grandissant entre le pouvoir et l’opposition, compliquant ainsi davantage la situation politique actuelle.

La volonté du gouvernement d’instaurer un dialogue national est confrontée à une opposition qui semble absente de la scène politique. Ce désengagement des partis d’opposition crée un vide préoccupant, menaçant la représentativité fondamentale de ce dialogue. Il est impératif que toutes les composantes de la société soient intégrées afin d’assurer un débat véritablement pluraliste. Le manque d’une opposition structurée fragilise la dynamique d’un échange indispensable pour établir un consensus national, crucial pour le progrès du pays.

En parallèle des tensions internes, la Mauritanie fait face à une crise migratoire en pleine expansion. En tant que point de transit pour de nombreux migrants cherchant une vie meilleure en Europe, le pays subit une pression croissante sur ses ressources. Cette situation soulève d’importantes préoccupations en matière de sécurité et de gestion des frontières, tout en aggravant les tensions sociales et économiques au sein de la population. Les défis engendrés par cette crise exigent des réponses rapides et appropriées afin de prévenir une détérioration des conditions de vie.

Les citoyens sont également confrontés à un dysfonctionnement préoccupant des services publics. Les coupures répétées d’électricité et d’eau constituent un obstacle majeur au développement économique, touchant tant les ménages que les entreprises. Par ailleurs, les établissements de santé et d’éducation, déjà fragilisés, rencontrent un manque critique de ressources humaines et financières. Cette situation compromet l’accès aux soins et à l’éducation pour les populations les plus vulnérables, exacerbant ainsi les inégalités sociales. Il est impératif de rétablir ces services pour garantir un minimum de qualité de vie aux citoyens. À cela s’ajoute une insécurité croissante dans les grands centres urbains, où la délinquance prend de l’ampleur.

Les responsables locaux, tels que les maires, les conseils régionaux, les hakem et les wali, expriment une frustration croissante face à une marginalisation persistante dans les décisions de l’État. Ils constatent que les programmes sont souvent exécutés sans aucune contribution de leur part, alors qu’ils pourraient mieux gérer certaines situations. Ils estiment ne pas être suffisamment impliqués dans les initiatives gouvernementales, ce qui limite leur capacité à répondre efficacement aux besoins de leurs communautés. Ce fossé grandissant entre l’administration centrale et les autorités locales fragilise non seulement la gouvernance, mais nourrit également un sentiment d’abandon au sein de la population. Pour restaurer la confiance, il est essentiel d’améliorer la collaboration et d’accroître l’inclusion des autorités locales dans le processus décisionnel.

Sur le plan social, une séparation communautaire de plus en plus marquée se dessine. La montée du populisme intensifie ces divisions, engendrant un climat de méfiance et d’exclusion entre les différentes communautés. Cette polarisation sociale risque de fragiliser la cohésion nationale et d’alimenter des tensions intercommunautaires, préjudiciables à la stabilité du pays. Il est donc essentiel de promouvoir l’unité et la compréhension entre les diverses composantes de la société afin de prévenir d’éventuels conflits.

Face à ces crises interconnectées, le gouvernement doit réagir rapidement afin de restaurer la confiance des citoyens et des acteurs politiques. L’amélioration des services publics, une gouvernance plus inclusive et un dialogue authentique avec l’opposition doivent devenir des priorités essentielles. La capacité du gouvernement à fournir des réponses concrètes à ces défis sera déterminante, tant pour l’avenir du second mandat de Mohamed Ghazouani que pour la stabilité à long terme du pays.

Il est crucial que ce dialogue aboutisse à des actions concrètes pour relever ces défis majeurs. Ensemble, nous devons construire un avenir prometteur pour la prochaine génération et garantir la pérennité de notre nation, en mettant de côté les intérêts égoïstes.

Mohamed BNEIJARA

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