Le Monde Afrique – La France a rétabli avec l’Algérie une relation consulaire normale, a annoncé Gérald Darmanin. « Depuis lundi [12 décembre], nous avons repris (…) une relation consulaire normale telle qu’elle existait avant l’épidémie du Covid-19, notamment dans les relations sur les visas », a déclaré le ministre de l’intérieur dans une vidéo postée dimanche 18 décembre sur son compte Twitter après avoir rencontré, en Algérie, son homologue algérien.
En septembre 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, au Maroc et en Tunisie, afin d’inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Le taux de refus avait atteint 30 % pour la Tunisie, et 50 % pour le Maroc et l’Algérie.
Par cette mesure de réduction des visas, Paris entendait faire pression sur ces pays pour qu’ils acceptent d’accueillir leurs ressortissants expulsés de France.
La Tunisie a été le premier pays avec lequel Paris a rétabli sa relation consulaire au niveau d’avant Covid-19.
Au ministère de l’intérieur français, on avait alors expliqué alors qu’il était le premier à avoir levé les tests sanitaires demandés pour pouvoir entrer sur le territoire. Dès le départ, il était prévu que le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants de trois pays du Maghreb pouvait être revu en fonction des « efforts » accomplis.
Normalisation avec le Maroc vendredi
Vendredi, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna a fait le déplacement à Rabat pour annoncer la normalisation de la relation consulaire avec le Maroc. Et comme pour l’Algérie, avec une application depuis « lundi [12 décembre] ». La cheffe de la diplomatie française était venue pour préparer la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron prévue « au premier trimestre 2023 ».
Elle a fait valoir que la France souhaitait « être dans une relation de partenariat exemplaire avec le Maroc, un partenariat d’exception, fraternel et moderne ». Elle a insisté en outre sur la nécessité de s’adapter aux « attentes légitimes » du Maroc qui entend jouer un rôle majeur en Méditerranée et en Afrique.
Pour sa part, Gérald Darmanin a fait valoir que son entretien avec son homologue algérien était « important », car, a-t-il dit, « cela permet à la France de continuer de montrer sa grande volonté de coopération à la suite des échanges qui ont eu lieu entre le président [Abdelmadjid] Tebboune et le président [Emmanuel] Macron ». Il a cité « la coopération en termes de sécurité, la sécurité civile » et plus globalement « les échanges entre les deux pays ». Il a vanté une « relation extrêmement forte » entre La France et l’Algérie.
Paris et Alger avaient retrouvé le chemin d’un réchauffement de leurs relations à l’occasion d’un déplacement du président Macron en août. Les deux chefs d’Etat avaient alors signé une déclaration commune sur une relance de leur coopération. En octobre, c’est la cheffe du gouvernement français, Elisabeth Borne, accompagnée d’une quinzaine de ministres, qui s’était rendue à Alger pour sceller la réconciliation entre les deux pays.
Le Monde avec AFP