Après cinq années de détention pour détournement de biens publics et enrichissement illicite, l’ancien président mauritanien Mohamed Abdel Aziz voit sa situation se compliquer. Ses avocats ont récemment formulé une demande d’évacuation vers l’Europe afin qu’il puisse bénéficier de soins médicaux. Cette requête a suscité des réactions contrastées au sein de la population mauritanienne, qui interprète ce refus de traitements sur le territoire national comme une véritable insulte, d’autant plus que Mohamed Abdel Aziz a exercé un mandat présidentiel de dix ans.

De nombreux Mauritaniens estiment qu’Ould Abdel Aziz, après avoir exercé le pouvoir pendant dix ans, ne devrait pas bénéficier d’un traitement de faveur à l’étranger, d’autant plus qu’il a contribué à établir un système de santé incapable de satisfaire ses propres besoins. Certains n’hésitent pas à rappeler son refus d’accorder des soins à plusieurs détenus durant son mandat, soulevant ainsi des discussions sur la notion de réciprocité. Alors que son procès est toujours en cours, l’opinion publique s’échauffe, en particulier sur les réseaux sociaux.

Les accusations visant Mohamed Abdel Aziz ont été corroborées par un rapport d’une commission parlementaire, révélant que près de 300 complices étaient impliqués dans des actes de corruption. Étonnamment, nombre de ces individus n’ont pas été poursuivis et ont même retrouvé des postes au sein des instances gouvernementales, tandis qu’Aziz et plusieurs anciens premiers ministres demeurent incarcérés. Ses partisans et avocats dénoncent ce qu’ils qualifient d’affaire fabriquée de toutes pièces pour écarter l’ancien président, arguant qu’il s’agit simplement d’une manœuvre politique.

Pour les autorités, les accusations d’enrichissement personnel portées contre Mohamed Abdel Aziz sont jugées recevables et justifient une action judiciaire. En revanche, l’ancien président soutient que sa richesse provient de l’actuel président Ghazouani, ce qui vient compliquer davantage la situation.

Le cœur du débat actuel se concentre sur la demande d’évacuation de Mohamed Abdel Aziz vers l’Europe pour des soins qu’il considère urgents. Pour l’ancien président, ainsi que pour ses avocats et ses sympathisants, cette évacuation est parfaitement justifiée. En revanche, le gouvernement affirme que la qualité des soins en Mauritanie est suffisante pour répondre à ses besoins. Ce différend soulève des questions éthiques et politiques, touchant à la perception de la justice et à l’équité dans le traitement des anciens dirigeants.

Au fur et à mesure que la situation évolue et que le procès se poursuit, les opinions se divisent sur la nécessité d’une évacuation médicale pour l’ancien président. La question de savoir si son état de santé justifie une telle démarche reste incertaine, mais elle continue d’alimenter les débats au sein de la société mauritanienne.

Depuis quelque temps, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme un procès purement politique. Elles évoquent une ingérence de l’exécutif dans cette affaire, la qualifiant de politique dissimulée derrière une parodie de justice.

Qui a raison et qui a tort ? Le procès est actuellement suspendu pour quinze jours, à la demande de Mohamed Abdel Aziz en raison de problèmes de santé. Cependant, la question de la légitimité de cette affaire continuera d’alimenter les débats au sein de la société. Jusqu’à quand persisteront ces discussions ?

Mohamed BNEIJARA

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