À l’aube de son deuxième mandat, Ould Cheikh Ghazouani suscite de grands espoirs concernant ses engagements en faveur de la réforme de la gouvernance en Mauritanie. Les attentes sont particulièrement élevées quant à sa capacité à répondre aux besoins des jeunes, souvent négligés, ainsi qu’à traiter les séquelles de l’esclavagisme et les blessures héritées du passif humanitaire. Cependant, une ombre persiste sur ces promesses : la résistance d’une élite vieillissante, fermement accrochée à ses privilèges, qui s’oppose aux changements nécessaires.

Ces figures emblématiques d’un ancien régime ont, au fil des décennies, altéré les valeurs sociales, religieuses et morales, plongeant le pays dans un opportunisme dévastateur. En manipulant les discours religieux et en corrompant les notables ainsi que les érudits, elles ont déformé l’essence même de la société mauritanienne, plaçant les vices au-dessus des vertus. Pourtant, loin de s’effacer avec les changements de régime, ces individus semblent ancrés dans le paysage politique, se réinventant à chaque tournant.

La situation actuelle nécessite une réflexion approfondie. Ould Cheikh Ghazouani aurait tout à gagner en s’attardant sur ce phénomène, en considérant la création d’un centre international de recherche consacré à l’hypocrisie et à la honte. Ce centre, dirigé par d’anciens dignitaires, pourrait, de manière ironique, se métamorphoser en une plateforme destinée à transmettre les leçons du passé. En s’entourant de ces experts en manipulation et en opportunisme, la Mauritanie pourrait ainsi, de manière paradoxale, découvrir des solutions aux défis contemporains et même apporter sa contribution à des problématiques internationales telles que le conflit israélo-palestinien ou la guerre en Ukraine.

Cependant, la question reste posée : ce changement essentiel viendra-t-il réellement de ceux qui ont profité du système ? Les jeunes Mauritaniens, porteurs d’un avenir empreint d’espoir et de renouveau, attendent des actions concrètes. La réforme de la gouvernance ne pourra s’accomplir qu’en mettant un terme à l’hypocrisie ambiante et en osant remettre en question un système qui a trop longtemps prévalu.

Ainsi, l’issue de ce deuxième mandat d’Ould Cheikh Ghazouani dépendra de sa capacité à jongler entre ces forces récalcitrantes et les aspirations d’une jeunesse avide de changement. Alors que la nation se projette vers l’avenir, il est crucial de rester attentif à ces acteurs anciens qui, malgré leur âge et leurs maux, continuent d’influencer le destin du pays. La responsabilité incombe désormais au Président.

Mohamed Moustapha

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