Le Figaro – Comme cela était annoncé, Emmanuel Macron a annoncé officiellement la fin de l’opération Barkhane, mercredi 9 novembre à Toulon, dans un discours prononcé dans le cadre de son déplacement à Toulon pour présenter la nouvelle «Revue nationale stratégique».
«Notre soutien à nos partenaires se poursuivra mais selon les nouveaux principes définis avec eux», a-t-il précisé. Cette annonce est une confirmation de la transformation radicale de l’opération Barkhane depuis la décision de février 2022 de quitter définitivement le Mali, où l’appui français était désormais rejeté par la junte au pouvoir.
La nouvelle stratégie française en Afrique sera, elle, «finalisée d’ici six mois», a précisé Emmanuel Macron : «Nous lancerons dans les prochains jours une phase d’échanges avec nos partenaires africains, nos alliés et les organisations régionales pour faire évoluer ensemble le statut, le format et les missions des actuelles bases militaires françaises au Sahel et en Afrique de l’Ouest».
L’annonce de la fin de Barkhane est sans conséquence immédiate sur le dispositif militaire français au Sahel, qui comprend environ 3000 militaires au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, après avoir compté jusqu’à 5500 hommes au plus fort de son déploiement. «Nos interventions doivent être mieux bornées dans le temps. (…) Nous n’avons en effet pas vocation à rester engagés sans limite de temps dans des opérations extérieures», a justifié le chef de l’État.
Des discussions avec l’Allemagne et le Royaume-Uni
Emmanuel Macron a également annoncé la tenue, au premier trimestre 2023, d’un sommet franco-britannique. «Notre partenariat avec le Royaume-Uni doit aussi être porté à un autre niveau, et je souhaite que nous reprenions activement le fil de notre dialogue sur les opérations, les capacités, le nucléaire et le domaine hybride et renouer avec l’ambition qui sied à nos pays amis et alliés», a-t-il expliqué.
Le président de la République a, dans le même temps, plaidé pour un renforcement des liens avec l’Allemagne, «un partenaire indispensable» : «De l’équilibre de notre partenariat dépend (…) pour partie la réussite du projet européen».
L’influence, «fonction stratégique» de la Défense
Dans un contexte de durcissement de la lutte informationnelle dans le monde, le président a évoqué «l’influence», qui va être érigée au rang de «fonction stratégique».
«Nous ne serons pas des spectateurs patients», assistant à la propagation de fausses informations ou de narratifs hostiles à la France, et «convaincre fait partie clairement des exigences stratégiques», a-t-il déclaré, annonçant que ce combat serait doté de «moyens substantiels».
Le Figaro avec AFP