Le Premier Ministre Moctar Diaye a récemment annoncé le déploiement de missions à l’intérieur du pays, sur les instructions du Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ces missions ont pour objectif d’évaluer les besoins prioritaires des différentes régions. Cependant, cette annonce a suscité un vif débat sur les réseaux sociaux, où de nombreux citoyens remettent en question l’utilité des présidents de région et des walis dans cette démarche.
Les critiques émergent principalement de la perception que ces missions pourraient rendre obsolètes les rôles des présidents de région et des walis, qui sont censés être les premiers à identifier les priorités locales. Les internautes se demandent si ces autorités locales ne devraient pas être capables de repérer les besoins de leurs populations. Cela soulève des interrogations fondamentales sur l’efficacité du système de gouvernance en place. Si les responsables locaux ne peuvent plus jouer ce rôle essentiel, cela remet en question leur légitimité et leur capacité à représenter les intérêts des citoyens.
Parallèlement, certains observateurs soulignent que ces missions pourraient n’être qu’une manœuvre pour justifier l’allocation de fonds, sans véritable valeur ajoutée pour les populations ni pour le gouvernement. Cette méfiance est alimentée par un sentiment général que les résultats des missions, bien qu’annoncés comme prioritaires par le Président, ne seront pas suivis d’actions concrètes. L’histoire politique récente a été marquée par des promesses non tenues, créant ainsi un climat de scepticisme parmi les citoyens. Beaucoup craignent que ces initiatives ne soient qu’une façade pour masquer des inefficacités institutionnelles.
Une question cruciale émerge également : pourquoi les nouveaux ministres, notamment ceux en charge des portefeuilles liés à l’emploi des jeunes et à la formation, ne prennent-ils pas l’initiative de mener ces missions directement ? En s’engageant sur le terrain, ces ministres pourraient non seulement répondre aux attentes des jeunes, mais aussi mieux comprendre leurs préoccupations et leurs priorités. L’engagement direct des ministres sur le terrain pourrait également servir à renforcer la crédibilité des initiatives gouvernementales et à établir un dialogue constructif avec les populations.
Il est aussi essentiel que les adouabas, en tant que représentants des communautés, prennent part à ces démarches. En menant des missions pour identifier les priorités spécifiques liées à la lutte contre les séquelles de l’esclavage, ils pourraient apporter une perspective précieuse et garantir que les besoins des groupes les plus vulnérables soient pris en compte. Cela permettrait une approche plus ciblée et inclusive, prenant en considération les réalités historiques et sociales des régions concernées.
En somme, la décision du Premier Ministre Diaye de dépêcher des missions à l’intérieur du pays soulève des questions essentielles sur la structuration et l’efficacité des gouvernances locales. Si ces missions doivent réellement apporter des solutions aux besoins des régions, elles nécessiteront un suivi rigoureux et une collaboration étroite avec les acteurs locaux. La confiance du public dans ces initiatives dépendra de leur transparence et de leur impact réel sur le terrain. Pour que cette démarche soit fructueuse, il est crucial que les échanges entre le gouvernement et les citoyens soient renforcés, afin de garantir que les politiques publiques répondent effectivement aux besoins des populations.
Mohamed BNEIJARA