La Mauritanie se trouve actuellement confrontée à une crise persistante en matière d’approvisionnement en eau potable. Dans de nombreuses régions du pays, les nappes phréatiques sont insuffisantes, voire inexistantes. Des villes comme Atar, Selibaby, Abdelbagrou, Amourj, Nouadhibou, Akjoujt et Timbédra font entendre un cri de détresse sur les réseaux sociaux, témoignant des difficultés rencontrées par les populations locales face à des enjeux cruciaux.
À Selibaby, par exemple, l’eau n’est disponible que toutes les 24 à 72 heures, selon les saisons, malgré la proximité du fleuve, à moins de 50 kilomètres. Ce manque d’accès à l’eau fragilise gravement la santé des populations, exacerbe la précarité et accentue les inégalités entre les régions. Les réseaux sociaux deviennent un espace de mobilisation où les habitants partagent leurs expériences, frustrations et leur quête d’amélioration de leur quotidien.
L’accès à l’eau potable est un droit fondamental reconnu pour chaque individu. Chaque personne devrait pouvoir disposer d’une quantité suffisante d’eau pour boire, cuisiner, se laver et maintenir une hygiène de vie minimale, que ce soit à domicile ou à proximité. En Mauritanie, ce droit reste encore largement non garanti. Pour beaucoup de familles, la réalité quotidienne est marquée par des coupures fréquentes et la nécessité de puiser dans des sources d’eau insalubres.
Bien que les autorités aient entrepris des efforts pour remédier à cette situation, ceux-ci demeurent largement insuffisants. La problématique de l’eau nécessite un engagement politique solide, un suivi technique rigoureux et une volonté manifeste d’améliorer la qualité des services. Il est urgent que les responsables assument pleinement leur rôle dans la gestion de cette ressource vitale, en s’assurant d’une planification adéquate, d’une maintenance régulière et d’un contrôle strict des réseaux d’approvisionnement.
La solution passe également par une implication plus active des acteurs locaux, le renforcement des capacités techniques, la transparence dans la gestion des ressources et une écoute attentive des communautés. Des choix ambitieux et durables doivent être faits, car l’accès à l’eau ne peut plus être considéré comme un luxe ou une loterie liée à la géographie. C’est une question de santé publique, de dignité des citoyens et de développement du pays.
En garantissant un accès régulier et équitable à l’eau potable, la Mauritanie ne répond pas seulement à un besoin essentiel, mais elle jette également les bases d’un développement plus juste, résilient et humain. C’est un engagement que l’État ne peut plus se permettre de retarder. Les cris de détresse émanant des villes doivent être entendus et servir d’appel à l’action pour une prise de conscience collective et des solutions concrètes. La solidarité et l’engagement envers ces communautés doivent être renforcés pour construire un avenir meilleur.
Mohamed BNEIJARA