La Dépêche – Si rien n’est fait pour adapter les économies au changement climatique, le PIB des cinq pays de la région (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) pourrait enregistrer une baisse allant jusqu’à 11,7 % d’ici 2050, rien qu’en raison d’une pénurie d’eau liée au dérèglement climatique, estime la Banque mondiale dans un rapport qu’elle vient de publier.
Les besoins en financements des pays du Sahel pour l’adaptation au changement climatique d’ici 2030 se chiffrent à 33 milliards de dollars, selon la Banque mondiale dans une étude intitulée «Région du G5 Sahel-Rapport national sur le climat et le développement». Les auteurs de l’étude évaluent également les besoins en financements nécessaires à l’atténuation des effets du réchauffement climatique dans la région au cours des huit prochaines années à près de 50 milliards de dollars.
Ces estimations se basent sur les contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris, actualisées lors de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26) qui s’est tenue à Glasgow en novembre 2021.
La Banque mondiale souligne, dans ce cadre, que les coûts de l’inaction sont bien plus élevés que ceux de l’action. D’autant plus que le Sahel est l’une des régions les plus vulnérables au monde aux sécheresses extrêmes, aux inondations, aux vagues de chaleur et autres phénomènes extrêmes liés au changement climatique.
Trois des pays du G5 Sahel, en l’occurrence le Tchad, le Niger et le Mali, figurent en effet parmi les sept pays les plus vulnérables du monde au dérèglement climatique. La région ne contribue que de façon marginale au réchauffement climatique (moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre), mais elle risque d’en payer le prix fort.
Améliorer la gouvernance de l’eau
Le PIB des pays du G5 Sahel pourrait enregistrer une baisse allant jusqu’à 11,7 % d’ici 2050, rien qu’en raison d’une pénurie d’eau liée au changement climatique. Le taux de pauvreté devrait augmenter pour atteindre 34% à l’échelle régionale dans le scénario d’un faible niveau de précipitation. Cela signifie que 13,5 millions de personnes supplémentaires basculeront dans la pauvreté.
Pour éviter ce scénario cauchemardesque, la Banque mondiale recommande aux Etats de la région d’accroître leurs capacités institutionnelles en matière de lutte contre le changement climatique et de mobiliser des financements supplémentaires auprès de sources internationales, privées, non gouvernementales et nationales tout en utilisant de manière plus efficiente et efficace leurs ressources financières existantes.
Les pays du G5 Sahel devraient d’autre part améliorer la gouvernance de l’eau en formalisant un cadre politique pour la gestion intégrée des ressources en eau, accélérer la transformation structurelle de leurs économies, et réaliser le potentiel du dividende démographique en renforçant le capital humain et en s’attaquant aux facteurs de fragilité et de conflits.
Par AJ.S, Comité Editorial –