Journal du Mali – La France et l’Allemagne ont lancé officiellement jeudi « l’Alliance pour le Sahel », une initiative visant à faciliter les échanges entre bailleurs internationaux pour accélérer l’aide au développement dans cette région en proie à l’instabilité politique, économique et sécuritaire.
Cette alliance « vise à améliorer l’appui des partenaires au développement à la région afin de contribuer efficacement et plus largement à la stabilisation et à l’élimination de la pauvreté », peut-on lire dans un texte conjoint diffusé à l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand à l’Elysée.
L’objectif de cette entité soutenue par l’Union européenne est de permettre le développement des zones rurales, de créer de l’emploi pour la jeunesse, d’améliorer les infrastructures énergétiques et de renforcer la gouvernance, poursuit le texte.
L’aide se déclinera en quatre grands axes : éducation-formation, agriculture, gouvernance-justice et lutte contre le changement climatique.
Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a insisté à plusieurs reprises sur l’importance du développement dans la région où quelque 4.000 soldats militaires français sont engagés dans l’opération antiterroriste Barkhane.
Lors de son déplacement à Bamako le 2 juillet, le chef de l’Etat a notamment annoncé 200 millions d’euros d’aide au développement pour les pays du G5 Sahel ces cinq prochaines années.
Interventions « trop fragmentées »
L’Alliance pour le Sahel vise « à regrouper nos initiatives communes en matière de développement, à les ouvrir à tous nos partenaires européens », explique-t-il dans un entretien publié dans Ouest France jeudi. « Nous étions trop fragmentés dans nos interventions, nos interlocuteurs étaient trop étatiques. »
« Nous allons financer des projets, sur le terrain, ensemble. L’Alliance pour le Sahel, c’est le pilier du développement qui vient compléter notre pilier de défense commune », ajoute-t-il.
L’accent, soulignent Paris et Berlin dans leur texte commun, doit être mis sur le rétablissement de la sécurité, de la justice, de l’Etat de droit, de la cohabitation pacifique des communautés, de la fourniture des services de base, la création d’opportunités d’emploi pour la jeunesse.
Des dialogues réguliers et communs seront organisés avec les pays du Sahel, avec un premier groupe de bailleurs – sans exclusive –, l’Union européenne et ses Etats membres (France, Allemagne, et les autres pays souhaitant participer), le Groupe Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le PNUD.
L’initiative sera pilotée par une instance de dialogue de haut niveau entre les partenaires au développement et les pays du Sahel, qui se réunira annuellement, soit dans la région ou dans un des pays contributeur à tour de rôle.
Après concertation, les bailleurs identifieront avec les pays bénéficiaires « les actions innovantes qui sont déjà significatives sur le terrain » et accepteront de « recourir aussi systématiquement que possible à des mécanismes de délégation réciproque (MRI) ».