Mauriweb – En Mauritanie, le travail des enfants touche près de 24 516 enfants âgés de 5 à 17 ans soit 37,6 % selon l’Enquête par grappes à indicateurs multiples.
Dans le cadre du projet MAP’16 mis en œuvre en Mauritanie et financé par USDOL (département américain du travail) et conformément aux dispositions de la convention 182 de l’OIT relative aux pires formes de travail des enfants, le ministère mauritanien de la fonction publique et du travail décrète une loi portant liste des travaux dangereux (LTD) interdits aux enfants.
Le travail des enfants est préjudiciable au corps, à l’esprit et à l’éducation d’un enfant, car il est pratiqué à un âge très précoce ou dans des conditions dangereuses ou parce qu’il empêche un enfant d’aller à l’école et nuit à ses perspectives à long terme.
Le nombre d’enfants victimes du travail des enfants s’élève à 160 millions dans le monde – soit une augmentation de 8,4 millions d’enfants au cours des quatre dernières années – et des millions d’autres sont en danger en raison des effets de la COVID-19, selon un rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’UNICEF.
En Mauritanie, le travail des enfants touche près de 24 516 enfants âgés de 5 à 17 ans soit 37,6 % selon l’Enquête par grappes à indicateurs multiples, MICS Mauritanie de 2015 , dont 26,3% travaillent dans des conditions dangereuses. La prévalence du travail des enfants est plus élevée en milieu rural (45%) qu’en milieu urbain (27%). Le Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie, depuis 2001, s’est engagé à lutter contre le travail des enfants à travers notamment la ratification des deux conventions spécifiques de l’Organisation internationale du Travail, relatives au travail des enfants à savoir les conventions 138 et 182, respectivement sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et sur les pires formes de travail des enfants.
Ainsi, le Ministère de la fonction publique et du travail avec l’appui du Bureau International du Travail (BIT) a élaboré le Plan d’Action National pour l’élimination du travail des enfants en République Islamique de Mauritanie, (PANETE-RIM). Dans le cadre de sa mise en œuvre, les partenaires sociaux, avec l’appui d’un consultant, ont élaboré la liste des travaux dangereux interdits aux enfants.
L’OIT a donc appuyé au travers de son projet MAP’16 ses partenaires tripartites en Mauritanie afin de développer le processus favorable et conduisant à la promulgation de cet arrêté ministériel.
L’accompagnement s’est articulé autour de 6 étapes clé :
1. L’appui au lancement du processus d’élaboration de la LTD avec l’ensemble des partenaires tripartites du BIT. Cette concertation a permis de décliner le processus et aussi de susciter l’adhésion et la participation de toutes les parties prenantes.
2. L’étude pour faire l’état des lieux de la réglementation nationale et internationale relative aux travaux dangereux. Au niveau international, cela a consisté en la reprise des conventions internationales ratifiées par la Mauritanie et ainsi en comprendre la traduction sur le terrain mauritanien. Le but ici étant également d’éviter ce qui est appelé le « conflit de lois » et ainsi se prémunir des redondances législatives
3. La consultation nationale pour élaborer la liste des travaux dangereux. Il s’agissait ici de comprendre dans les différentes régions de la Mauritanie, quels sont les types de travaux dangereux des enfants auxquels peuvent être confrontés les populations. Une liste de 42 travaux dangereux en est ressortie.
4. La consolidation de l’ensemble des informations récoltées, conduisant à la prise d’avis technique de la médecine du travail sur le motif d’interdiction des travaux dangereux
5. L’élaboration et production de l’arrêté ministériel portant la liste des travaux dangereux des enfants
6. La présentation et le partage de l’arrêté pour le faire connaitre et accepter. L’objectif étant de créer l’adhésion de l’ensemble des parties prenantes.
Maintenant que cette grande étape de publication est achevée, le rendez-vous est désormais pris afin de vulgariser cet arrêté. L’ensemble des parties prenantes s’est engagé à faire connaitre cet arrêté afin que la fin des travaux dangereux des enfants soit une réalité palpable dans le pays.
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