Le Calame – Trente-deux organisations et regroupements ont, sous la houlette du FONADH et à travers une déclaration, exigé des autorités de mettre fin sans conditions à la détention de treize militants des droits humains dans la prison de Rosso.
Ils avaient été arrêtés en compagnie de certains exploitants agricoles de Ngawlé suite aux manifestants pacifiques dénonçant les tentatives d’expropriation des terres agricoles. Ces actions de protestation avaient été violemment réprimées le samedi 04 décembre 2021, par la police qui procéda à plusieurs arrestations.
Ces organisations ont invité les autorités « aussi à faire cesser sans délai les procédures visant toutes les personnes sous contrôle judiciaire dans cette affaire ».
Les organisations signataires font remarquer « une parfaite similitude avec les évènements qui se sont déroulés le 28 novembre passé à Bababé (Wilaya du Brakna) où des manifestants pacifiques ont été sauvagement torturés en public par des policiers puis dans le commissariat de police de la ville d’où, devant le constat de la grosseur de la bavure, ils seront libérés et durent être exfiltrés clandestinement vers le Sénégal pour des soins appropriés ».
Les organisations étayent leurs dénonciations à travers les cas « Abou Thiecoro Wade (Habitant de N’Gawlé), gravement blessé suite aux tortures, est sous contrôle judiciaire et actuellement soigné à Rosso, avec interdiction de quitter la ville pour des soins plus appropriés. Sont également sous contrôle judiciaire et assignés à Rosso Amadou Mall, Thierno Moussa Seck, Yero Samba Sarr, Ibrahim Wade, Alasane Seck, Abdoulaye Seck, Youssouf Seck etAliou Bocar Seck ».
C’est dans cette optique que ces organisations ont réclamé des autorités « l’ouverture d’enquêtes pour identifier et traduire devant les juridictions compétentes les éléments de la police impliqués dans les cas de tortures avérés ainsi que leurs donneurs d’ordres ».
Sur la lancée, les organisations signataires ont exhorté « les autorités nationales à intervenir sans tarder pour mettre fin aux agissements irresponsables des autorités locales (administratives et policières) et prendre des mesures claires rendant les terres objet du contentieux à la propriété légale des populations de Ngawlé ».
Enfin, ces organisations et regroupements ont appelé « la société civile, mais aussi tous les patriotes épris de paix, de justice à joindre leur voix à la nôtre pour dénoncer l’injustice dont les populations de Ngawlé sont victimes mais également la persistance de la pratique de la torture en public et dans les lieux de détentions comme les commissariats de police ».