Au Sénégal, le bureau de l’Assemblée nationale a déclaré mercredi 6 janvier « irrecevable » la proposition de loi demandant la criminalisation de l’homosexualité. Le texte, déposé en décembre par un groupe de députés de l’opposition, visait à durcir les sanctions existantes.

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Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

Pour le bureau de l’Assemblée, il n’est pas nécessaire de modifier l’actuelle législation. « Tous les Sénégalais connaissent la position définie et affirmée […] par le président de la République », peut-on lire dans son communiqué. « Cette position est claire, pertinente », et s’oppose « à toute forme de dépénalisation et de légalisation de l’homosexualité ».

Le code pénal prévoit actuellement jusqu’à cinq ans de prison pour les actes qualifiés de « contre nature avec un individu de son sexe ». Mais la proposition de loi à l’initiative du collectif d’associations baptisé « And Samm Jikko Yi » visait à aller plus loin : jusqu’à 10 ans de prison pour les individus reconnus coupables de « lesbianisme, homosexualité, bisexualité, transsexualité, intersexualité, zoophilie, nécrophilie et autres pratiques assimilées ».

UN « FAUX DÉBAT » POUR LA MAJORITÉ

Le texte est qualifié de « liberticide » par le collectif Free Senegal, qui défend les droits des homosexuels. Le groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yakaar avait déjà annoncé qu’il ne voterait pas en faveur de cette proposition de loi, en dénonçant un « faux débat », lancé selon lui « avec des objectifs politiques », à la veille des élections locales. « La législation est claire et nette à ce sujet » écrivait le président du groupe le 25 décembre, « point besoin d’y ajoute

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