Depuis quelque temps, le débat sur un nouveau découpage administratif revient au premier plan. S’il devait être lancé, il apparaît clairement que la Moughataa de M’Bout devrait être la première à en bénéficier. Avec près de 150 000 habitants et une superficie de 5 504 km², M’Bout est l’un des départements les plus vastes et les plus peuplés du pays, mais demeure paradoxalement l’un des moins dotés en infrastructures administratives. Il ne compte ni arrondissement, ni services publics proportionnés à sa démographie, et dispose seulement d’une brigade de gendarmerie et d’un commissariat de police récemment installé, insuffisants pour un territoire de cette importance.
La réorganisation administrative de M’Bout est devenue indispensable pour garantir une gestion plus efficace et rapprocher l’État des citoyens. Un découpage, fondé sur des critères techniques et objectifs, loin de toute considération politique, permettrait de mieux structurer l’action publique, de répartir équitablement les services et de répondre avec plus de réactivité aux besoins des populations.
L’agriculture constitue le socle de l’économie locale, comme dans la majorité des communes du Gorgol, mais elle reste fragile. Les conditions climatiques difficiles, le manque de moyens des agriculteurs et la faiblesse des infrastructures freinent son développement. Depuis plusieurs années, l’État et diverses ONG soutiennent des projets visant à améliorer les conditions de vie des populations et à renforcer la sécurité alimentaire. Grâce au barrage de Foum Gleita, dont le lac a permis d’introduire l’agriculture maraîchère irriguée, la commune a connu un élan économique important, offrant de nouvelles opportunités aux producteurs.
M’Bout ne se limite pas à l’agriculture : le commerce y est en pleine expansion, l’élevage représente une source essentielle de revenus, et les initiatives communautaires contribuent au dynamisme social du département. Cette diversité économique, combinée à la forte densité de population et à l’étendue du territoire, renforce la nécessité d’un découpage administratif adapté.
Au regard de ces réalités, M’Bout répond à tous les critères pour être prioritaire dans le nouveau découpage administratif. Une telle restructuration n’est pas un avantage particulier, mais une mesure urgente et rationnelle pour améliorer la gouvernance, renforcer la présence de l’État et accélérer le développement au bénéfice des populations.
Mohamed BNEIJARA